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Moment de grâce avec Patrick Bruel en mode symphonique à Québec

Moment de grâce avec Patrick Bruel en mode symphonique à Québec

Pour l'occasion, le Palais Montcalm, haut lieu de la musique classique à Québec, accueillait 60 musiciens de l'Orchestre Symphonique de Montréal, sous la direction de Simon Leclerc. Pendant plus de deux heures, devant une salle comble conquise d'avance, le classique et la chanson populaire n'ont fait qu'un. Patrick Bruel, dont le charme n'a d'égal que le talent, a amusé, étonné et subjugué tout à la fois, offrant du coup un moment dont on se souviendra longtemps. Les arrangements proposés par l'Orchestre étaient sublimes, le résultat renversant.

Alors que cette soirée de musique avec un grand M se voulait des plus grandioses, Patrick Bruel a choisi une entrée en scène sobre et contrastante, pendant laquelle il a entonné a capella - de sa voix reconnaissable d'entre toutes - la chanson « L'Italien ». Cela en descendant l'allée centrale sous les regards captifs d'une foule étonnée. Il n'en fallait pas plus pour donner le ton à cet événement qui se plaçait d'emblée sous le signe du partage et de la surprise.

Car surprises il y a eu! À commencer par le programme, diversifié, qui a fait la belle part aux succès de Bruel, en passant par l'hommage nécessaire à Barbara, puis en touchant du Brel et du Aznavour. On a même pensé y inclure le classique québécois « La complainte du phoque en Alaska » de Beau Dommage, qui a été un peu écorché lors d'un cafouillage en règle. Une charmante bévue qu'on a aussitôt pardonnée au chanteur, tout comme ces deux moments où il a manqué son entrée avec l'Orchestre, trop occupé qu'il était à s'émerveiller de la musique qu'il entendait. On peut le comprendre!

Fidèle à son habitude, l'artiste a introduit chacune de ses chansons par une anecdote personnelle, un discours engagé ou un mot touchant. De quoi donner l'illusion de passer la soirée avec l'ami Patrick. Généreux, amusant, séduisant et tout en voix, celui-ci semblait ravi d'être à Québec, rappelant au tournant un moment fort de sa carrière, soit son passage inoubliable au pluvieux Festival d'été de Québec en 2015.

Mais le véritable moment de grâce est survenu lorsque Bruel, visiblement nerveux, a proposé d'interpréter le classique « Nessun Dorma » de l'opéra Turandot de Giacomo Puccini, tel que popularisé par Luciano Pavarotti. Sa voix, complètement métamorphosée pour l'occasion, a retenti dans l'enceinte, sous les regards médusés des aficionados. J'avais peine à croire que le chanteur pouvait à ce point éblouir. Et pourtant, il en fait la démonstration depuis plus de 30 ans de carrière. L'ovation était nécessaire.

L'émerveillement s'est poursuivi avec « Qui a le droit », « Ma plus belle histoire d'amour c'est vous » de Barbara et « Casser la voix ». La finale personnalisée sur « J'te l'dis quand même », qui s'est faite toute en douceur au piano, a fait rouler des larmes sur les joues de plusieurs, dont certains musiciens de l'OSM. Cela ne s'invente pas!

M. Bruel, on vous l'a certainement trop dit, mais on vous le dit quand même, on vous aime!

Voici la liste des chansons interprétées ce soir :

Première partie

  • Ouverture
  • L'Italien
  • Place des Grands Hommes
  • Raconte-moi
  • Vienne
  • Alors regarde
  • Adieu
  • Pourquoi
  • Au café des délices
  • Dis, quand reviendras-tu?
  • Jef

Deuxième partie

  • L'aigle noir
  • J'te mentirais
  • Non, je n'ai rien oublié
  • La complainte du phoque en Alaska
  • Mon amant de St-Jean
  • Nessun dorma
  • Qui a le droit
  • Ma plus belle histoire d'amour c'est vous
  • Casser la voix
  • J'te l'dis quand même