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Spectacles

Mission accomplie pour le premier gala ComediHa! de Rachid Badouri

Rachid Badouri animait ce vendredi son premier gala ComediHa! L'humoriste a choisi de ne pas proposer de numéros de variétés ou des sketchs, comme d'autres l'ont fait, mais de plutôt s'en tenir au stand-up pur. Il a débuté la soirée en racontant une anecdote sur ses spectacles pré-pandémie à Paris avant d'aborder, à sa manière, le sujet inévitable de l'heure : la COVID. D'ailleurs, il a proposé un monologue sur les revers de la pandémie à la fin de la première partie, afin d'encourager les gens éprouvant des problèmes de santé mentale à consulter les organismes appropriés. Si les bonnes intentions étaient là, il manquait certainement de mordant dans les textes de l'animateur pour qu'on les considère mémorables.

Rachid Badouri était à la barre d'un gala qui mettait en scène la nouvelle génération de l'humour québécois et ces stars de demain ne nous ont pas déçus. Le sympathique Anas Hassouna a cassé la glace avec un numéro sur le Québécois en lui, puis Jean-Michel Martel, élu révélation de l'année à ComediHa! l'an dernier, a démontré - visuel à l'appui - l'utilité des bosses des chameaux. On doit dire qu'on aime beaucoup le ludisme de son approche. L'énergique Sinem Kara, qui rappelle beaucoup Mariana Mazza, a proposé, de son côté, un numéro sur l'intégration, alors qu'Alex Bisaillon a expliqué comment la naissance de sa filleule avait changé sa vie.

En seconde partie, l'inimitable Matthieu Pepper a raconté sa première rencontre avec son ostéopathe et son initiation à la randonnée, puis Michelle Desrochers, que plusieurs ont découvert à l'émission Le prochain stand-up, a parlé de féminisme. Mike Beaudoin a fait un hommage aux profs, Jean-Michel Elie a décrit un séjour dramatique à l'hôpital suite à une blessure au football et le jeune Charles Brunet, 20 ans, a surpris par sa maîtrise et son attitude décontractée. Ses « man » et ses « bro » désinvoltes nous ont d'abord déstabilisés, mais ont fini par nous charmer.

En plus de l'animateur, on retrouvait aussi deux humoristes établis parmi les invités, soit Laurent Paquin et Mehdi Bousaidan. Le premier a raconté avoir aujourd'hui l'âge de son père lors de son décès ce qui le pousse à ne plus perdre de temps avec les choses insignifiantes, dont les trolls. « S'obstiner avec un épais sur internet, c'est comme jouer au Scrabble avec ton chat. C'est sûr que tu vas gagner, parce que tu es plus intelligent, lui il ne sait pas écrire, il va juste sacrer toutes les lettres sur le plancher, mais il va quand même te regarder avec un air supérieur avant de se licher le cul. » De son côté, Mehdi a abordé de façon délirante ses problèmes de sommeil. « La mélatonine, c'est un somnifère naturel... un peu comme le théâtre. »

Ce gala nous prouve qu'il y a une relève solide en humour au Québec. On a déjà hâte de voir ce que cette nouvelle génération diversifiée aura à nous offrir dans les prochaines années.

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