Des décors aux costumes, en passant par les chorégraphies exceptionnelles et les effets spéciaux étonnants, tout est en place pour subjuguer le spectateur.
Il faut voir Mary Poppins sortir un portemanteau de son sac à main, réparer des meubles d'un claquement de doigts et donner vie à des choses inertes d'un seul regard pour comprendre que le personnage n'a rien perdu de son charme et de sa féérie entre l'écran et la scène. La pièce compte énormément d' « effets spéciaux », et on s'imagine qu'une logistique incroyable est nécessaire pour en arriver à un tel résultat. On salue d'ailleurs le travail de la direction artistique et des techniciens qui font de cette production un voyage fantasmagorique au coeur d'un conte de fées.
«
Tout peut arriver à qui laisse aller.
»
Cette première version française de
Mary Poppins
bénéficie d'un riche lexique, chapeauté par un français international fort édifiant.
Tous les acteurs font un travail exceptionnel. Joëlle Lanctôt est pétillante et envoûtante dans le rôle principal, Jean-François Poulin nous livre un Bert fort attachant, René Simard apporte un côté emphatique bienvenu à M. Banks, Élysabeth Rivest nous sidère avec sa voix plus grande que nature et les deux enfants éblouissent de par le large éventail de savoir-faire. Mentionnons également le travail exemplaire de Claire Jacques et Isabeaux Proulx-Lemire dans les rôles des serviteurs cabotins de la famille Banks.
Il faut également saluer la qualité de la traduction, concoctée amoureusement par Serge Postigo, également metteur en scène. Cette première version française de Mary Poppins bénéficie d'un riche lexique, chapeauté par un français international fort édifiant. L'idée de conserver les noms originaux et leur prononciation à l'anglaise apportent aussi au succès de l'ensemble. Malgré que le français soit une langue plus difficile pour la chanson, vu la complexité de son vocabulaire, l'équipe est arrivée à atteindre une fluidité impressionnante.
« Les problèmes ont toujours
l'air moins gros vus de plus haut. »
Malgré toutes ses qualités (et elle en a énormément!), la comédie musicale s'avère légèrement trop longue pour gagner entièrement son public. Le nombre de scènes et de personnages est considérable et ceux-ci ne sont pas tous justifiés. Cette séquence des jouets qui prennent vie sous le regard apeuré des enfants Banks (et peut-être un peu des spectateurs) ne fait pas avancer l'histoire et la scène des ramoneurs s'éternise inutilement. On pourrait également mentionner la superfluité du personnage de cette sans-abri avec ses oiseaux qui ne fait qu'alourdir le récit encore davantage.
La pièce mériterait d'être légèrement resserrée pour ne pas qu'elle perde la précieuse attention de ses spectateurs. Précisons que lors de la première médiatique, la production a débuté à 19 h 50 pour se terminer aux alentours de 23 h. Parents, sachez que vos enfants se coucheront tard... mais feront de beaux rêves!