Ce mercredi, invités et médias étaient conviés par Juste pour rire pour la première du spectacle Mamma Mia au Théâtre St-Denis. Évidemment, il y avait foule pour voir le résultat piloté par Serge Postigo et son imposante équipe. Personne ne pourra nier, après cette représentation, que Postigo est le maître de la comédie musicale au Québec. Outre son oeil chirurgical, celui-ci a le génie de repérer les talents et de ne s'entourer que des meilleurs. Mamma Mia est un autre sans faute pour le metteur en scène, un succès total au bonheur contagieux.
Avec ses projections magnifiques, son décor mobile aux accents grecs et ses costumes chamarrés, Mamma Mia s'impose au premier coup d'oeil. Il ne faut pas attendre très longtemps avant de plonger au coeur de l'action, alors que Sophie s'apprête à marier l'homme qu'elle aime. Cependant, une autre idée l'occupe, celle de retrouver enfin son père. Pour cela, elle a invité les trois amants de sa mère et espère ainsi que la véritable identité de son paternel sera révélée. L'histoire se déploie sur les chansons cultes du groupe suédois ABBA qui, pour notre plus grand plaisir, n'ont pas été retouchées ou traduites. Steve Bolton signe les chorégraphies qui en mettent plein la vue, tout en exigeant le maximum des interprètes et danseurs.
Comme c'était le cas aussi dans Mary Poppins, Joëlle Lanctôt brille de mille feux, cette fois dans le rôle de Donna, la mère de la future mariée. Quelle chance que cette jeune femme ait eu l'audace de se présenter un jour aux auditions ouvertes organisées par Serge Postigo, puisque nous avons ainsi pu découvrir une perle au talent brut, qui continue de nous éblouir ici. Elle est la véritable étoile de ce spectacle, qui présente pourtant une distribution exemplaire. À ses côtés, on retrouve deux comédiennes exceptionnelles, Sharon James et Karine Belly, qui incarnent les Dynamos. Elles assurent la portion comique du spectacle et elles le font bien. Épatante, Karine Belly vole souvent la vedette, notamment dans un numéro très physique en compagnie de Tommy Tremblay. Quant à Romane Denis qui en est ici à sa première performance scénique, elle a la candeur et la voix angélique nécessaires pour jouer le rôle important de Sophie.
On vous défie de ne pas avoir envie de fredonner, voire chanter à tue-tête, les chansons très connues de cette production d'envergure. Plusieurs segments déclenchent une frénésie dans la foule, qui n'hésite pas à se trémousser au même rythme que les artistes sur scène. Certains moments ont même été ovationnés avant la fin, dont une performance vocale époustouflante de Joëlle Lanctôt.
Mamma Mia ne laissera personne sur son appétit. L'emballement est total et l'envie de chanter et danser persiste longtemps après la fin de la représentation. Avec Mary Poppins et Fame, cette production trône au sommet et continue d'élever la barre. Bonne nouvelle, il est encore temps de se procurer des billets, que ce soit à Montréal ou plus tard à Québec. On vous le conseille sans réserve.