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Spectacles

L'étoile de Starmania brille toujours

Starmania

Après une tournée en France, la distribution de la nouvelle mouture de Starmania s'installait à la Place Bell de Laval pour quelques représentations au mois d'août. Nous qui n'avions jamais vu cette célèbre comédie musicale de Luc Plamondon et Michel Berger, nous n'allions pas manquer notre chance de voir cette oeuvre stellaire sur scène. Nos attentes étaient très élevées et nous n'avons pas été déçus du tout.

D'abord, rappelons les grandes lignes de l'histoire : Alors que le milliardaire Zéro Janvier fait campagne pour devenir le président de l'Occident unifié, dont la capitale est Monopolis, la population est terrorisée par un groupe appelé Les étoiles noires, dirigé par Johnny Rockfort. Une foule de personnages gravitent autour d'eux, dont la serveuse Marie-Jeanne, Cristal, l'animatrice de l'émission Starmania, le disquaire Ziggy et l'ex-vedette de cinéma Stella.

Ce qui frappe d'abord, c'est la mise en scène spectaculaire de Thomas Jolly. En plus d'une tour amovible, représentant à la fois le bar de la serveuse « automate », la résidence haute perchée de Zéro Janvier ou la villa de Stella Spotlight, les éclairages majestueux font office, à plus d'une occasion, de décors. Les projecteurs qui s'extirpent du sol dans un mouvement ondulatoire se couplent à ceux des côtés de la scène pour créer des effets spectaculaires. La scénographie comprend également d'autres éléments pyrotechniques plutôt saisissants. La scène finale (« Le monde est stone »), dans un nuage de fumée blanche, marque notamment les esprits.

Les costumes des artistes, tous très contemporains, vibrent au rythme des thématiques si actuelles de cette pièce pourtant créée dans les années 70. Impossible de ne pas voir les rapprochements entre la fiction dystopique de l'époque et notre réalité. L'élection de Donald Trump, la tragédie du 11 septembre, la crise climatique ou même la montée en puissance des téléréalités sont tous des évènements de notre histoire récente qui ont un étrange écho dans l'Occident unifié de Starmania.

Les jeunes interprètes de cette nouvelle version n'ont rien à envier à leurs célèbres prédécesseurs. Si William Cloutier (Johnny Rockfort), David Latulippe (Zéro Janvier) et Gabrielle Lapointe (Cristal) font un travail remarquable, interprétant de façon habitée les classiques du répertoire si connu de Plamondon, Alex Montembault (photo au bas de l'article), dans le rôle de Marie-Jeanne, est une révélation. L'artiste non binaire de 25 ans apporte une grande sensibilité au personnage le plus « accessible » du groupe; c'est à elle que le public s'identifie le plus. À noter qu'Heidi Jutras interprètera aussi Marie-Jeanne pour quelques représentations à Montréal.

Cette nouvelle version décoiffante de Starmania vaut assurément le détour, autant pour ceux qui ont eu la chance de voir l'une ou l'autre des moutures antérieures (assurément moins imposante que celle-ci) que pour ceux qui, comme nous, n'avaient jamais eu l'occasion d'entendre « Le blues du Businessman » ou « Ce soir on danse à Naziland » chantées dans leur contexte original.

Starmania est présenté jusqu'au 18 août à la Place Bell. Procurez-vous des billets ici.

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