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Critique et Galerie de photos

Jérémy Demay nous fait sentir « Vivant »

Jérémy Demay nous fait sentir « Vivant »

Découvert lors de la première édition de l'émission En route vers mon premier gala en 2008, l'humoriste d'origine française Jérémy Demay a su charmer les Québécois autant par son humour tonique que par ses enseignements moraux. Demay a la volonté d'être inspirant et motivant en plus d'être drôle. On ressent d'ailleurs à plusieurs reprises dans son nouveau spectacle cette noble ambition de laisser une empreinte positive sur son public. L'humoriste, qui ne révolutionne rien dans ses thématiques, s'efforce de faire comprendre aux spectateurs la chance qu'ils ont d'être en vie. C'est d'ailleurs ainsi que s'amorce son deuxième opus : dans un grand cri de jouissance collectif.

L'une des particularités de Jérémy Demay sur scène est son interaction gamine avec le public. Il interpellera un homme dont le prénom commence par la lettre « R » (un Rénald, Réal, Richard ou Robert), puis s'intéressera à un jeune couple en début de relation et à des gens provenant d'un village aux alentours (dans le cas qui nous intéresse ici : Saint-Ferréol-les-Neiges). Il taquinera les mêmes victimes du début à la fin, toujours avec respect (évidemment) et une charmante candeur. Il fera même monter un homme sur scène afin de lui faire un câlin qui, irrémédiablement, se terminera en un gigantesque malaise pour le pauvre bougre et un moment délectable pour le reste du public.

On retrouve plusieurs numéros marquants dans ce deuxième spectacle, à commencer par ce délire sur la bêtise que représente le pédalo et cette savoureuse imitation d'un pilote d'avion. La première partie s'achève dans le bureau du médecin alors que l'humoriste subit un examen proctologique. La chanson de la comédie musicale Notre-Dame-de-Paris, « Il est venu le temps des cathédrales », sera transformée en « Il est venu le temps d'un toucher rectal » pour l'occasion.

« Mettre une veste de sauvetage en pédalo,

c'est comme mettre un casque sur un vélo stationnaire. »

Au retour de l'entracte, l'humoriste, guitare à la main, s'amusera un peu avec son DJ maison avant de rentrer à nouveau dans le vif du sujet : une bonne idée pour renouer rapidement avec son public. Lors de cette seconde moitié, Demay exploitera des sujets plus tabous, soit la mort et le sexe. Il proposera d'ailleurs un monologue enflammé et sérieux (peut-être un peu trop) sur l'importance de la vie. En fin de parcours, il proposera un hymne aux plaisirs solitaires sur la musique de la pièce « On va s'aimer encore » de Vincent Vallières; « De plus en plus fort, je vais me toucher encore ».

Au rappel, Demay offrira à son public une chanson, intitulée « Vivant » comme son spectacle, qu'il a composée avec son grand ami - qu'il surnomme tendrement « chouchou » - Alex Nevsky. Une belle façon de clore cette soirée remplie d'amour et de positivisme.

Mentionnons qu'Alexandre Douville, le gentil humoriste qui a l'air d'un dangereux motard, nous a offert un superbe numéro, en première partie, sur les sacres. On espère voir plus de ce quidam au look atypique sur les scènes du Québec au cours des prochaines années!