Déjà lors de leur passage à Tout le monde en parle il y a quelques semaines, on avait compris la chimie qui régnait entre ces trois artistes d'univers différents réunis par leur amour du jazz et des crooners. Sur scène, leurs affinités sont d'autant plus évidentes de même que leur folie, leur légère délinquance et leur charme distinctif font d'eux un trio infatigable et envoûtant.
Voyez la liste complète des chansons et des photos du spectacle au bas de l'article.
Sur scène, leurs affinités sont d'autant plus évidentes et leur folie, leur légère délinquance et leur charme distinctifs font d'eux un trio infatigable et envoûtant.
Accompagnés par un orchestre Big band d'une dizaine de musiciens dans un décor rappelant les années 1950, les trois artistes polyvalents ont entamé le tour de chant avec la pièce « Ain't That A Kick In the Head » de Dean Martin puis ont enchaîné avec « La belle vie » en version bilingue. Ils ont ensuite interprété la magnifique pièce « La mer » de Charles Trenet avant que Corneille dévoile ses talents de danseur de claquettes sur les airs de « Singing In The Rain ».
Les trois gentlemen proposent subséquemment au public de les transporter dans une vieille salle à Las Vegas dans les années 1950, puis chantent « I've Got You Under My Skin » de Frank Sinatra. Garou s'installe ensuite au piano pour interpréter « That's Life ». Il y aura ici et là de petits apartés sur une entreprise douteuse de soûler Roch Voisine. Ces quelques saynètes tombent rapidement dans le cliché, mais ces trois personnages sont si attachants et talentueux qu'on leur pardonne même les lieux communs.
Avant la deuxième partie, Garou joue de la trompette et Robert Charlebois apparaît au piano pour interpréter une version traduite en français de la chanson « Can't Help Falling In Love » d'Elvis Presley (« Je suis tombé fou amoureux de vous »). Pendant la chanson « Sway », les crooners iront chercher quelques dames dans la salle et les emprunteront pour une danse (à noter que la personne choisie par Garou « s'est gâtée », laissant des empreintes de rouge à lèvres sur ses joues et quelques marques d'ongles sur le chanteur désarçonné). Garou, Roch et Corneille racontent ensuite « leur première fois » sur les airs de la balade « Mes emmerdes » d'Aznavour. Ils en profiteront pour interpréter chacun un extrait d'une pièce de leur répertoire personnel. On y entendra donc « Seul » (une pièce du premier album de Garou qui s'était perdue dans les méandres de notre mémoire), « Parce qu'on vient de loin » de Corneille et la classique « Hélène » de Roch Voisine.
25 minutes plus tard (autant de temps que le retard qu'ils ont eu en début du spectacle), les membres du Rat Pack francophone reviennent sur scène avec « L.O.V.E. » de Nat King Cole. Ils enchaîneront, plus prestement qu'en première partie, les pièces « Cheak to Cheak », « Smile », « Strangers in the Night » et plusieurs autres. On notera l'extraordinaire « Fly Me To The Moon », qu'ils interprètent magnifiquement, et « New York, New York », un incontournable de cette époque, âge d'or des pianos-bars.
Les trois gentlemen ne se sont pas fait attendre pour le rappel, offrant « Forminable » et « My Way » comme cadeau d'au revoir à leurs nombreux fidèles. Ils en ont aussi profité pour souligner qu'une supplémentaire dans la Vieille-Capitale était déjà prévue à leur horaire en mars prochain.
Le Centre Vidéotron n'était pas l'établissement approprié pour ce genre de spectacle intimiste à l'ambiance feutrée et racoleuse que les interprètes recherchent. Le Grand Théâtre aurait été un choix plus judicieux, ou encore Le Capitole, mais l'aréna de 18 000 places (même dans son format concert) est beaucoup trop froid et propret pour ce type de représentation.
Malgré ce portrait plutôt flatteur que nous venons de brosser du spectacle de Forever Gentlemen à Québec, mentionnons qu'un problème majeur est venu faire une ombre au tableau... Le Centre Vidéotron n'était pas l'établissement approprié pour ce genre de spectacle intimiste à l'ambiance feutrée et racoleuse que les interprètes recherchent. Le Grand Théâtre aurait été un choix plus judicieux, ou encore Le Capitole, mais l'aréna de 18 000 places (même dans son format concert) est beaucoup trop froid et propret pour ce type de représentation.
Ceci expliquant cela, le choix douteux de la salle pourrait s'être traduit en cette neurasthénie des spectateurs. Très sage, la foule applaudissait gentiment entre chaque chanson sans déployer d'efforts particuliers pour démontrer leur appréciation aux artistes qui s'époumonaient pourtant sur scène. À un moment, Garou a même demandé à la foule de se lever, et seulement la moitié de la salle a obtempéré. Personnellement, une dame qui se tenait derrière moi a vigoureusement insisté pour que je me rassoie, prétextant qu'elle ne voyait plus la scène depuis que je m'étais levée de mon siège (sous les conseils de l'artiste, rappelons-le). Nous étions ici bien loin de l'ambiance de Metallica ou de Madonna! La même situation se serait-elle produite dans une plus petite salle? Peut-être, mais la chaleur y aurait été certainement plus évidente et les efforts répétés des chanteurs auraient été plus fructueux, on ose imaginer.
Reste que le spectacle nous a charmé et que ces trois gentlemen sont promis à une très très longue tournée et une cohorte de fans toujours croissante.
Voici la liste complète des chansons interprétées pendant le spectacle du 6 novembre 2015 au Centre Vidéotron à Québec :
Première partie
Deuxième partie
Rappels