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Photos et critique

7, de Broadway à Hollywood : Voici ce que nous avons pensé du nouveau spectacle de Gregory Charles

Image du spectacle 7 de Broadway à Hollywood

Imaginez être reçus dans le salon de Gregory Charles. Imaginez cette fois que cet endroit est parfois festif, parfois simple et convivial. Sauf que, ce salon, c'est la salle Wilfrid-Pelletier. En toute proximité, l'artiste dévoilait jeudi soir aux médias 7, de Broadway à Hollywood, un spectacle qui rend hommage aux plus belles chansons des comédies musicales et du cinéma des 100 dernières années.

Voyez ci-bas nos images exclusives du spectacle.

7, c'est aussi 6 chanteurs qui se joignent à Gregory, soit Audrey-Louise Beauséjour, Klara Martel-Laroche, Marc-Antoine Gauthier, Frédérique Mousseau, Mathieu-Philippe Perras, ainsi que Gabrielle Roy-Lemay. À eux 7, ils se partagent le large répertoire.

La particularité et l'un des éléments essentiels de la mise en scène de cette production sont qu'il s'agit d'un spectacle interactif. Ainsi, la représentation était composée spontanément à partir des comédies musicales et films biographiques votés comme favorites par les spectateurs. Le public pouvait alors manifester ses désirs en remplissant son profil musical à l'achat de ses billets. L'idée, c'est d'offrir à sa salle ce qu'elle souhaite entendre, d'une représentation à l'autre. Il s'agit de tout un défi pour les interprètes, qui doivent apprendre des centaines de pièces.

Après avoir partagé quelques mots au public, telle une grande cérémonie, le metteur en scène et musicien découvrait l'ordre en direct. Tout de paillettes vêtu, il s'est vu apporter une enveloppe - par sa fille, Julia Charles - et ouvrait le bal en dévoilant l'oeuvre s'étant taillé une place en 7e position au rang des votes du public. La fillette de dix ans a d'ailleurs pu faire entendre ses talents vocaux à quelques reprises pendant le spectacle, nous offrant de touchants moments père-fille. En découvrant la pièce inscrite sur le papier, il dévoilait aussi le pourcentage de votes lui ayant mérité sa place, ainsi que le nom d'une personne ayant voté pour l'oeuvre en question. Un petit clin d'oeil au public qui a dû faire plaisir à quelques fans au courant de l'événement.

Si le concept est sympathique et apporte une dimension conversationnelle et humaine que l'on reconnait bien à Gregory Charles, le rythme du spectacle est parfois ralenti par ces dévoilements au fur et à mesure. En même temps, ce choix artistique est celui qui distingue cette proposition d'une comédie musicale traditionnelle, d'une revue ou d'une anthologie. Ça apporte définitivement un aspect éducatif pertinent à la mise en contexte d'un éventail aussi large. C'est aussi le seul fil conducteur à la narration.

Dans la première, l'énergie montait en force avec un numéro de Moulin Rouge, comédie culte se retrouvant dans cette première enveloppe. Chorégraphié de façon à intégrer d'autres succès de style cabaret du même genre, l'effet des 7 chanteurs sur scènes, entourés de leurs musiciens et de quatre danseuses était enthousiasmant, un coup d'envoi prometteur pour la soirée. S'en sont suivis d'autres moments forts, comme un numéro du Fantôme de l'Opéra ou d'All That Jazz.

Au rythme des enveloppes qui s'ouvraient, les talents étaient appelés individuellement ou par duo par leur mentor, invités à interpréter une chanson spécifique ou un enchaînement d'extraits. Quel plaisir, pour les oreilles, de se laisser emporter par des voix si distinctes les unes des autres, dans des univers très vastes, entre la pop, le jazz et le soul ou encore du disco au lyrique. Les sept interprètes savent transporter le public d’un registre à un autre avec brio.

Cette valse entre les chanteurs qui se passent le flambeau sous les feux des projecteurs ralentit toutefois le rythme du spectacle, surtout vers la fin de la première partie et au début de la seconde, alors que certains chanteurs ne sont pas sollicités, en posture d'attente derrière les lutrins, entre les interventions de Gregory et les numéros de leurs collègues. Si nous n'avons pas observé de décrochage, certains perdent un peu de présence, après un certain temps. C'est possiblement une question circonstancielle selon les choix du public ou un point de vue personnel, mais à ce moment, il aurait pu être agréable de dynamiser la mise en scène. Ne vous méprenez pas, le spectacle restait sublime, comme le talent était de la partie et que le plaisir qu'ont les artistes sur scène est contagieux.

La seconde partie, axée sur les films biographiques musicaux, a fait revivre le public, donnant droit à davantage d'applaudissements et de réactions dans la salle. Plusieurs performances ont d'ailleurs donné droit à des ovations. C'est le cas notamment de Klara Martel-Laroche qui a ébahi tout le monde avec ses chants d'opéra, ou encore d'Audrey-Louise Beauséjour, très appréciée du public, qui s'est illustrée comme l'une des étoiles de la soirée avec une chanson de Whitney Houston.

Guidé par sa spontanéité, Gregory Charles a élégamment fait la transition de la musique d'Elton John, qu'il décrit comme rassembleuse, aux Cowboys Fringants. Ce moment d'hommage, où tous se sont rassemblés autour du piano en mémoire de Karl Tremblay, décédé la veille, a ému la salle.

C'est suite à cette vague d'émotion partagée que les sept ont ramené la fête, avec un numéro disco sous des airs de Mamma Mia! et de Fame, entre autres. C'était une agréable façon de terminer la soirée.

En bref :

7 est un spectacle enveloppant et tout en proximité. Fanatiques de comédies musicales ou pas, tous reconnaîtront et s'émerveilleront devant les classiques à travers lesquels s'amusent à naviguer les musiciens, chanteurs et choeurs. Sans décors extravagants, costumes impressionnants, ni flaflas, c'est la somme de la narration, de voix puissantes et de l'émotion, qui porte ce spectacle. Comme si le public était invité sur scène avec eux... On le vit, tous ensemble. Simple et vrai.