Bien peu de studios peuvent se vanter d'avoir trouvé la recette parfaite pour créer le meilleur film familial qui soit... à l'exception de Sony Pictures. Qui aurait pu croire que c'est dans la marmelade que se trouvait la réponse. Après trois longs métrages extraordinaires mettant en vedette l'ours Paddington, on peut affirmer que la compagnie de production a eu raison d'investir dans l'orangeraie.
Dans cette troisième aventure, Paddington et les Brown s'engagent dans un voyage au Pérou pour aller à la rencontre de Tante Lucy. Arrivée sur place, la famille constate la disparition de cette dernière. Elle décide donc de partir à sa recherche à travers la forêt amazonienne. Rapidement, Paddington et ses complices comprendront que Tante Lucy s'est engagée, pour une raison qu'ils ignorent, dans une expédition pour trouver l'El Dorado et son trésor. Des gens mal intentionnés chercheront à leur mettre des bâtons dans les roues, mais le petit ours à la nationalité britannique a plus d'un tour dans son chapeau.
Si l'histoire de ce troisième film est formidablement construite - compréhensible pour les jeunes enfants, mais pas simpliste pour autant -, c'est principalement dans l'humour que se démarque Paddington. Que ce soit des religieuses qui, subitement, se mettent à chanter comme dans la Mélodie du bonheur (voir image ci-dessous) ou l'utilisation d'un parapluie comme moyen de défense, Paddington au Pérou arrive à faire rire autant (et aux mêmes blagues!) les bambins que leurs parents, ce qui n'est pas une mince tâche.
Il faut ici, d'ailleurs, saluer la réussite de la traduction. Parce que l'aspect comique d'un film est trop souvent bousillé par un doublage inadéquat pour le public québécois. C'est possible d'utiliser un français international, sans trop s'éloigner de notre façon québécoise de s'exprimer et ce film en est la preuve. Entendre l'ours Paddington utiliser le mot « chiller », parce que « c'est comme ça que disent les jeunes », c'est parfaitement craquant.
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Comme dans le reste de la franchise, ce troisième film arrive à insuffler de belles leçons de vie, sans jamais devenir moralisateur.
Pour chasser la noirceur, seule une bougie de foi suffit.
L'esthétique de Paddington au Pérou s'avère aussi irréprochable. Autant la beauté des panoramas que la qualité du CGI, on ne peut qu'être ébloui du début à la fin. Les humains du film se débrouillent aussi très bien, à commencer par Antonio Banderas, qui joue une formidable satire du vilain de service, aveuglé par son désir de richesse. Emily Mortimer arrive à nous faire oublier sa prédécesseur, Sally Hawkins, et Hugh Bonneville continue de nous charmer en père de famille hyperanxieux.
Paddington au Pérou a le pouvoir de chasser le spleen de l'hiver. Ce film emballera votre coeur de marmelade, jusqu'à vous faire oublier les affres de l'actualité récente.