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Musique

Un projet offre un regard inédit sur les membres de Beau Dommage (entrevues)

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« On ne pensait pas que ce serait aussi personnel », nous disait d'emblée Marie-Michèle Desrosiers à propos du nouveau projet audio qui plonge au cœur de l'histoire du groupe emblématique dont elle fait partie. Cette année, Beau Dommage et son album du même titre célèbrent leur 50e anniversaire. Si l'impact de ce disque est bien connu et que les cinq artistes en ont parlé maintes et maintes fois, le balado Beau Dommage : La face cachée de l'album, un projet de Radio-Canada OHdio, revisite tout le processus de création d'une manière assez unique.

En offrant un accès privilégié aux bandes multipistes d'origine et en laissant les membres réagir et commenter, on accède à du contenu inexploré. Si par moment, Michel Rivard, Pierre Huet, Marie-Michèle Desrosiers, Robert Léger, Réal Desrosiers et Pierre Bertrand sont réunis, à d'autres, ils sont interviewés individuellement, créant une dynamique très agréable au niveau de l'écoute. Voyez des photos des membres du groupe dans la galerie au bas de ce texte.

Michel Rivard nous expliquait que l'idée novatrice de la journaliste et productrice Guylaine Maroist l'a tout de suite charmé.

On a raconté. Beaucoup. Souvent. En 50 ans, notre histoire, on l'a revirée de tous les bords. Mais cette approche-là, l'approche de réécouter les chansons une à une, séparer les pistes, écouter juste les voix, écouter des bouts de jasette en studio, écouter des versions différentes de certains trucs, c'était pour nous une façon nouvelle d'éclairer toute l'affaire.

« Même nous, on a l'impression d'apprendre des choses », disait aussi le chanteur avant d'ajouter : « il y en a qui ont évoqué leurs souvenirs d'un certain moment ou de la création d'une certaine chanson. Et là, toi, ça te force à dire : "Ah oui? Tu l'as vécu de même?" ».

En riant, le chanteur nous donnait l'exemple de « l'audition » de Marie-Michèle, dans les débuts de la formation. Alors que dans les souvenirs de la femme ainsi que dans ceux de Robert Léger, le tout se serait déroulé à une adresse bien précise. Mais, selon lui et Pierre Bertrand, c'est dans le sous-sol de ses parents à Boucherville que le vif souvenir réside.

« Les souvenirs sont différents et semblent très forts dans les deux cas. Moi, je t'en parle, puis je le revois. Je vois le mur de mon sous-sol. J'y vais dans le sous-sol, je vois le piano. Je nous vois là, il y a une lumière. Tu sais, je la vois, j'entends Marie-Michèle qui chante pour la première fois, le frisson qu'on pogne. Puis, Marie-Michelle, elle raconte la même chose, mais c'est au 6760 Saint-Vallier. Alors, on ne saura jamais! Moi, je pense que j'ai raison », concluait-il, complice.

La complicité du groupe, d'ailleurs, reste inchangée. Marie-Michèle l'affirmait : « Ça ne changera jamais, jamais. Même si on ne se voit pas pendant un an, ça ne changera jamais. » D'ailleurs, la pianiste et chanteuse s'est dite surprise d'une chose en particulier : de l'affection que lui portent ses collègues. Oh oui, c'est souvent ça, être la femme dans un groupe d'hommes!

C'était très émouvant de recevoir cet amour de la part des gars. Ils le verbalisent en taquinant. Ça fait 50 ans qu'ils me taquinent. Et je sais très bien que c'est par amour. Mais là, ils le disaient vraiment.

La série balado de sept épisodes, réalisée par Sarah Fortin, est ainsi très intime et rafraîchissante. On vous recommande fortement d'écouter le tout. Le contenu est disponible sur le site web ici et l'application OHdio.