Une suite très attendue que celle de Un vendredi dingue, dingue, dingue (2003). Et pour cause : à l’époque, des milliers de duos mère-fille avaient adoré (et adopté!) le film devenu quasiment culte. Un vendredi encore plus dingue (Freakier Friday) marque donc les retrouvailles de Jamie Lee Curtis (Tess) et Lindsay Lohan (Anna).
Vingt-deux ans plus tard, le duo est toujours aussi complice… et efficace. En plus, la distribution s’élargit : on y retrouve Julia Butters (qu’on a pu voir dans Once Upon a Time in Hollywood) dans le rôle de Harper, la fille d'Anna, et Sophia Hammons dans celui de Lily, la future belle-fille d’Anna. L’intrigue se complexifie alors que ce ne sont pas deux, mais quatre personnages qui se retrouvent coincés dans le corps d’une autre. Cette collision identitaire tourbillonnante est particulièrement intense, surtout à l’aube… d’un mariage.
Je ne révélerai pas plus de détails sur l’histoire. Ce n’est pas vraiment ce qui est important. Vous aurez déjà deviné que la relation mère-fille comporte ses enjeux, que les deux futures demi-sœurs se détestent et s’opposent (bien sûr!) à l’union de leurs parents et… que les bons sentiments l’emporteront, évidemment.
Comme tout bon divertissement familial, ce n’est pas le scénario qui se veut le plus original. Il traîne un peu en longueur et est même assez inégal. Malgré tout, le film multiplie efficacement les situations loufoques – gags, quiproquos, jeux physiques – avec une énergie presque frénétique qui ne laisse pas une seconde de répit. Dans ce registre, si toutes les interprètes sont justes, c’est Jamie Lee Curtis qui domine le film, sans conteste. Son jeu est drôle, excessif et sincère à la fois, offrant de vrais fous rires et même parfois de belles réflexions. Nul doute, l’actrice (qui est aussi productrice) s’est vivement amusée sur ce plateau de tournage. Elle manie avec habileté l’autodérision, et multiplie les clins d’œil complices avec « les plus vieilles ».
Tout comme dans le premier opus (qui, rappelons-le, était lui-même une reprise du film de 1975 mettant en vedette la toute jeune Jodie Foster), la suite cherche à toucher sur des thèmes comme l’empathie, les conflits générationnels, la découverte de soi et les liens familiaux. On repassera pour le renouveau, mais étonnamment (!) ça fonctionne bien. On est diverti et on ne peut s’empêcher, au sortir du cinéma, de jouer à se mettre à la place de l’autre. Ma mère et moi sommes bien moquées en imaginant nos réactions si une telle aventure nous arrivait. En essayant de voir les choses de nos différents points de vue, une chose nous a unis : nous avions toutes les deux beaucoup ri et le film nous a plu pour son énergie, sa nostalgie et les performances qui remontent le moral (surtout Curtis). L’avantage de cette suite est que les adolescentes qui à l’époque avaient vu le film avec leurs mères pourront le revoir avec leurs filles… et inviter les grands-mères. Ma mère se souvenait presque par cœur de la version de 2003 et a même reconnu la chanson des Pink Slip dès les premières notes à la guitare. C’est dire comment le plaisir nostalgique l’emporte.
Freakier Friday n’a rien de révolutionnaire, mais c’est le film parfait pour une soirée cinéma intergénérationnelle, où les fous rires réconcilient toutes les époques.



