Le grand public a découvert l'humoriste Simon Gouache grâce à un numéro devenu viral, intitulé « CrossFit ». Si vous n'avez toujours pas vu cette pièce d'anthologie, remédiez immédiatement à la situation en cliquant ici.
Avec ce second spectacle solo, Simon Gouache se démarque du lot et s'illustre parmi les meilleurs humoristes de sa génération. Fin observateur et brillant raconteur, Simon Gouache nous transporte dans son monde dès les premières lignes. Il n'a pas de ton ou d'univers particulier, comme un André Sauvé ou un Mike Ward, mais il possède un don étonnant pour transformer des anecdotes du quotidien en récit fascinant. Dans la manière de livrer son texte, de façon presque chirurgicale, et d'utiliser son corps comme catalyseur, il nous rappelle un peu le style affuté d'un Louis-José Houde.
Il porte un regard étonnant sur les choses du quotidien qui l'amène à des réflexions amusantes qu'il nous partage avec assurance. « Le David de Michel-Ange, c'est la joke de bat la plus élaborée de l'histoire », lancera-t-il en précisant que le pénis en humour n'est pas perçu de la même façon que dans les peintures ou les sculptures exposées dans les musées. Il aborde des thèmes assez convenus, certains légers d'autres moins (le dentiste, les Jeux olympiques, le café, l'anxiété, les enfants, la trentaine, etc), mais nous les présente d'une façon nouvelle et inattendue. Par exemple, il n'est pas le premier à parler de pets sauce sur scène, mais il est certainement le seul à les comparer au naufrage du Titanic. Ses métaphores sont intelligentes et ses références, souvent pertinentes.
On retrouve certains numéros extrêmement fort dans ce nouveau one-man-show, à commencer par son témoignage de caféinomane. À ceux qui considèrent que le café du Tim Horton goûte l'eau de vaisselle, il répondra : « c'est une piquerie ici mon chum, on est là pour le buzz ». Son compte rendu d'une soirée en compagnie d'artistes de tous les horizons vaut également le détour. Dans ce passage, il se questionne à savoir si l'humour est une forme d'art. Après une heure trente en sa compagnie, on ne peut qu'affirmer que ce qu'il fait, lui, c'est du grand art.