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Humour

Rachid Badouri se livre de façon étonnamment franche dans son nouveau spectacle

Première de Rachid Badouri à Québec

Rachid Badouri présentait son troisième spectacle solo, Les fleurs du tapis, ce mercredi à la Salle Albert-Rousseau.

Dans cette nouvelle proposition, l'humoriste est beaucoup moins dans le divertissement que dans ses précédents efforts. Il n'y a pas de chorégraphies et très peu de caricatures farfelues. Rachid Badouri se livre de façon excessivement honnête, sans flafla. Il gravite d'ailleurs dans un décor épuré, purgé de toutes ses fioritures d'antan. Il aborde ses peurs, ses récents problèmes de santé ainsi que des changements drastiques qu'il a dû opérer dans sa façon d'être.

En effet, l'humoriste l'admet haut et fort : à une certaine époque pas si lointaine, il était un trou de cul. Il explique sa descente aux enfers à commencer par son premier contrat à Juste pour rire jusqu'à sa prise de conscience qui l'a amené à consulter des spécialistes. Entre les deux, il admet avoir été irrespectueux avec son équipe ainsi qu'avec sa femme, se croyant invincible et tout-puissant. Sa franchise étonne autant qu'elle émeut. Tout ça est évidemment raconté avec beaucoup d'humour, mais on sent sa fragilité et son réel désir de rédemption.

S'il a abandonné beaucoup d'artifices, Rachid Badouri conserve tout de même ses mimiques et son parler uniques qui ont fait sa réputation. Si certains gags sont un peu trop appuyés, la plupart rentre comme une tonne de briques. L'humoriste d'origine marocaine aborde la question du racisme (principalement envers la communauté arabe) d'une manière peu conventionnelle. « Les Latinos c'est le seul peuple qui peut parler de ses MTS et ça sonne romantique », dira-t-il en comparant les langues arabe et espagnole. Comme il est récemment devenu papa (voyez une photo de son enfant ici), il évoque aussi l'accouchement de sa femme et s'indigne contre les « loups » qui un jour s'approcheront de sa fille.

Rachid Badouri fait partie de ces humoristes québécois qui ratissent large. Son public est excessivement bigarré. On retrouve autant de quinquagénaires que d'adolescents dans ses salles et tous rient de bon coeur. Avec Les fleurs du tapis, l'humoriste de 43 ans nous présente son spectacle le plus achevé en carrière. On en ressort satisfait, mais surtout, un peu remué par la force de ses confidences. Ça prenait du courage.

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