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Humour

Mario Jean présente un nouveau spectacle à la hauteur de sa réputation

Première de Mario Jean à Québec

Après six one-man-show, on peut dire que Mario Jean a su se bâtir un bassin de fans fidèles. On peut ressentir dans ses salles l'amour inconditionnel de son public envers lui. Beaucoup le suivent depuis Ti-Guy Beaudoin et le soutiennent par des rires sincères et complices à chacune de ses présences sur scène. Cette fois ne fait pas exception à la règle : les fans se bidonnent pendant 90 minutes, sans temps mort.

À 54 ans, Mario Jean n'aborde, évidemment, pas tout à fait les mêmes thèmes de ses jeunes collègues humoristes. Il parle de retraite, des enfants (maintenant des jeunes adultes) qui collent à la maison, de ses problèmes d'articulations et de Viagra. Il raconte son voyage dans le sud avec sa blonde, sa récente visite chez le médecin, sa remise en forme par la course et son désir de moins sacrer. D'ailleurs, il annonce à son public que, chaque fois qu'il prononcera un gros mot au cours de la soirée, il devra mettre de l'argent dans un pot. Cette initiative donne lieu à des moments savoureux, qui ponctuent habilement le spectacle. Malgré ses quelques incartades programmées, il faut dire que Mario Jean n'abuse jamais de la vulgarité ou de l'insolence, une chose que ses fans apprécient beaucoup.

L'humoriste traite aussi de l'imbécilité qui, selon lui, est « glorifiée » dans notre société. Il passera en revue certaines émissions de Canal Vie et Canal D qui prouvent ses dires et se penchera sur la stupidité des animaux, à commencer par son chat, qui ne mangerait pas un mulot à moins qu'il lui soit présenté en croquettes avec une saveur de saumon. Nous ne sommes pas ici dans des sujets d'une grande originalité, mais dans la bouche de Jean, le propos est suffisamment sympathique pour qu'on excuse le manque de fraîcheur.

En fin de parcours, l'humoriste osera s'exprimer à propos de la diversité et du consentement sexuel. « Coucher avec quelqu'un qui ne veut pas, c'est comme gagner à twister contre un nain », dira-t-il. Il fera également une mise en situation cocasse de ce que serait le phénomène du « dick pic » s'il avait eu lieu à son époque : la caméra sans viseur, le 24 poses, le développement en pharmacie, l'envoie par courrier et l'attente interminable d'une réponse par le facteur. « Dick pic, c'est pas loin de deux de pique », conclura-t-il. L'humoriste, qui ne nous fait pas la morale, nous laisse quand même sur message important et nécessaire, parfaitement dans l'air du temps.

Mario Jean propose un sixième spectacle efficace qui fait bonne figure sur sa feuille de route. Malgré la flopée de nouveaux humoristes qui monopolisent le marché, Mario est toujours là et « va de l'avant » et c'est on ne peut plus noble.

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