Maxim Martin a longtemps été reconnu comme un des humoristes les plus vulgaires et rebelles du circuit de l'humour. Même s'il ne boit plus d'alcool, ne consomme plus de drogues et fait maintenant des Ironman, il a conservé cette réputation de gars macho, viril et frondeur et se doit d'être à la hauteur de celle-ci sur scène.
Les fans de la première heure seront ravis de retrouver leur humoriste préféré en pleine forme et en parfait contrôle de ses moyens. Il parle encore de sexe sans tabou et s'exprime intègrement sur des sujets brûlants et controversés comme la fessée aux enfants. Il se questionne aussi en début de spectacle sur ce statut d'homme « viril » qu'on lui a octroyé au fil des ans, puis de la signification, dans un sens plus large, du terme et de sa transformation avec les époques. « Les Vikings, qui sont probablement les hommes les plus virils de l'histoire, avaient des lulus », indique-t-il. Maxim Martin a définitivement gagné en maturité dans la teneur de ses propos et ce brin de sagesse lui va bien.
Il aborde aussi dans ce cinquième one-man-show les contrastes entre les différentes générations - baby boomer, X, Y et milléniaux - puis raconte quelques anecdotes de son dernier voyage en Europe, où il a été, notamment, pris en embuscade par des cygnes. Ce nouveau spectacle s'avère tout de même quelque peu inégal. Certains passages sont désopilants alors que d'autres manquent de finesse. Il faut dire aussi que l'humoriste termine sur une note plutôt douteuse. Son propos est vulgaire à souhait et pour le moins graphique, mais pas désopilant. On aurait souhaité une conclusion plus marquante.
Derrière ses airs de tough, il y a chez Maxim Martin un charme, une nonchalance et même une douceur auxquels on ne peut pas résister. L'humoriste nous transporte dans son univers avec une déconcertante agilité. On le sent vrai et on s'attache rapidement au personnage. Qu'il nous parle d'érection pendant un massage thaïlandais, de crème hydratante ou de ce qui est « politiquement correct » dans notre société, nous sommes pendus à ses lèvres.