Autre semaine, autres galas ComediHa. Ce vendredi, c'était au tour du populaire Fabien Cloutier d'animer son événement humoristique, entouré d'artistes de tous les horizons. Celui-ci a choisi de se lancer en nous entretenant sur ces gens qui ont été élevés à l'école de la vie et qui évoluent au gré de croyances plus ou moins loufoques. L'occasion était trop belle pour ne pas dévier vers la peur de la vaccination, qui ne pourrait être plus d'actualité en ce moment. Les complotistes en ont eu pour leur rhume, alors que l'humoriste a illustré cette peur souvent irrationnelle en la comparant à l'utilisation d'un autre médicament bien populaire de Pfizer, le Viagra. Un monologue qui a touché la cible, pour des raisons évidentes.
Au chapitre des invités, c'est Pascal Cameron qui a brisé la glace en livrant un numéro sur sa copine comédienne, plus populaire que lui. On le sait en couple avec Florence Longpré (M'entends-tu?), ce qui a donné lieu à plusieurs bons gags, dont un segment sur les embrassades de l'actrice à l'écran, notamment avec l'animateur du gala, Fabien Cloutier : « Mes amis ont dit : Pascal, tu es juste sur le gala de Fabien Cloutier parce qu'il se sent mal d'avoir frenché ta blonde. Ils ont raison. » L'humoriste de la relève Sinem Cara suivait avec un monologue enjoué sur le mensonge, mal vu dans sa famille d'origine turque. La jeune femme s'est démarquée avec verve et impétuosité. Le public a ensuite eu droit à une tiède collection d'imitations, de la part d'André-Philippe Gagnon. La compagnie Flip Fabrique, spécialisée dans les acrobaties, a poursuivi le bal alors que trois de ses membres ont utilisé la trampoline pour en mettre plein la vue aux spectateurs dans un numéro en crescendo. Mario Jean a souhaité moderniser son art en proposant un slam sur plusieurs sujets d'actualité comme la diversité sexuelle, la pandémie et le consentement sexuel. L'idée était belle et le résultat fort réussi. L'animateur Fabien Cloutier a clôturé sa première partie en abordant avec intelligence un autre sujet d'actualité, la maladie mentale : « Dans le temps, l'anxiété, ça se soignait avec deux éponges mouillées et une batterie de char. » Une conclusion relevée et pertinente.
C'est au sommet de son art que Fabien Cloutier a lancé sa deuxième partie en abordant les loisirs, plus particulièrement en critiquant les sports dangereux, comme le paramoteur, le parachute, la moto et plus encore : « Je n'ai pas besoin d'un loisir dont le résultat d'une erreur est la mort ». Voilà un monologue finement écrit qui était particulièrement hilarant. Luc Langevin renouait ensuite avec sa ville natale, après un an de spectacles virtuels. Son numéro étonnant et amusant de prestidigitation, impliquant une tasse, une noix et un citron, a fait mouche. Eric Preach a ensuite offert un monologue un peu fourre-tout dont la ligne directrice était l'étranger sous toutes ses formes. Le segment sur les accents était particulièrement réussi.
Point fort de ce gala, la sensation Pierre-Yves Roy-Desmarais qui a louangé la Vieille-Capitale avec beaucoup trop d'entrain en sillonnant Le Capitole et la rue St-Jean. Original et déjanté, comme lui seul sait l'être! On veut d'ailleurs retrouver la chanson « Ah c'est beau Québec » sur les réseaux sociaux dès que possible! Un nouveau ver d'oreille est né. Autre sensation, Ariel Charest a livré un lipsync endiablé et dansé sur différents extraits sonores, dont plusieurs sur la pandémie issus des points de presse du gouvernement Legault. Le maire Labeaume a aussi été parodié avec succès. Le bonhomme Carnaval est même venu s'ajouter à la chorégraphie. Pourquoi ne pas clore ce gala en abordant la santé? Fabien Cloutier a su le faire avec talent et irrévérence, en confessant son amour nouveau pour la marche. En somme, un gala inégal, mais globalement très satisfaisant.