Le film Seule au front (Out Standing) sort en salles ce vendredi 26 septembre 2025. Réalisé par Mélanie Charbonneau (Fabuleuses, Les furies) et mettant en vedette Nina Kiri (Fingernails) dans le rôle principal, il raconte l'histoire de Sandra Perron, première officière dans l'infanterie des Forces armées canadiennes, et de son passage mouvementé au sein de cette institution pensée par des hommes, pour les hommes.
La réalisatrice a tout de suite su, en lisant les mémoires de l'héroïne, que son histoire devait être racontée pour rejoindre un plus grand public : « Quand j'ai lu le livre, je n'ai pas compris pourquoi je ne savais pas l'histoire de cette femme-là. Je crois que tous les Canadiens et tous les Québécois doivent connaître Sandra Perron. C'était quelque chose de viscéral en moi. C'est impossible qu'on ne connaisse pas l'histoire de cette femme-là. Je savais pourquoi on ne la connaissait pas. » Nina Kiri non plus ne la connaissait pas. Elle l'a découverte quand elle a su qu'elle avait l'audition pour le rôle principal : « C'est vraiment pas correct que je ne savais pas avant ce casting ou audition, qui elle est et ce qu'elle a fait. »
Mélanie Charbonneau a ratissé large pour trouver celle qui incarnerait Sandra, la seule présence féminine marquante du film : « On a fait des auditions pour le rôle, au Québec et en Ontario. Puis, Nina est venue en audition. Ce qui m'a frappée tout de suite, c'était tout son jeu non-verbal. Tout ce qu'on peut comprendre du personnage à travers juste ses regards et ce qu'elle gardait pour elle. Ce qui est beaucoup l'essence du personnage de Sandra. » La vrai Sandra Perron, même si elle n'a pas été impliquée dans le processus de distribution, s'est aussi reconnue en celle qui allait l'incarner : « Ce n'est pas une superwoman avec des gros muscles, elle est toute petite, elle a du cœur au ventre. Je pense que ça me représente bien. »
Et ce n'est pas parce que le film n'est pas très joyeux que le tournage ne l'a pas été lui non plus. Les deux femmes, visiblement complices, se regardent en riant. « Même si c'était un tournage de scène difficile, physique, intensif, on était les deux. On a essayé d'avoir du plaisir là-dedans, puis de rire, puis de le voir comme dans une certaine forme de légèreté. Même si on croyait au sérieux de ce qu'on était en train de faire. On était plein de femmes qui se soutenaient », déclare Mélanie Charbonneau. Nina Kiri ne cache pas son admiration pour Antoine Pilon (Matthias et Maxime, La cordonnière), celui qui incarne l'intimidateur en chef de Sandra : « Je pense qu'Antoine, c'est l'un des meilleurs acteurs avec qui j'ai joué. Je peux le regarder toute la journée. Je le trouve fascinant. » Elle se rappelle une journée en particulier, où des scènes très physiques étaient tournées, et elle s'est cassé la cheville : « Lui, il est tellement un bon acteur, avec tellement d'énergie, que normalement, je serais comme : "Je suis finie, I fractured my ankle, fuck this." Mais, il m'a donné une nouvelle énergie ce jour-là. Et après la bataille avec lui, donc la même journée, on a fait le hose down. »
Finalement, les trois femmes souhaitent mettre des images sur ce que beaucoup de femmes vivaient et vivent encore, entourées d'hommes qui ne les côtoient pas nécessairement comme des égales, dans l'espoir qu'elles reconnaissent leur histoire. Sandra Perron, qui, depuis sa retraite, a travaillé de près avec l'institution pour faire changer les choses qui l'ont poussée à quitter, se veut rassurante pour l'avenir : « Les choses ont avancé de façon exponentielle, au niveau des politiques, au niveau de l'équipement, au niveau de l'habillement, au niveau de la culture, mais il nous reste du progrès à faire. Il faut toujours se souvenir qu'on n'est pas rendu où est-ce qu'on doit aller. »
Voyez notre galerie de photos du tapis rouge de la première du film ci-bas :




