Où sont-ils ces adeptes de la première heure qui ont presque eu une attaque cardiaque quand Disney annonçait en 2012 qu'elle achetait Lucasfilm et qu'elle ferait renaître la franchise Star Wars? Où sont-ils les vrais fans, ceux qui ont un sous-sol thématique et un tatouage de Darth Vader? Où sont-ils ces disciples de George Lucas qui portent le même costume de Boba Fett à toutes les Halloweens depuis 1993 (le masque sent d'ailleurs un peu le côté sombre de la force)? Où sont-ils?
Est-ce moi qui ai surestimé l'amour des Québécois pour Star Wars ou y a-t-il effectivement quelque chose d'étrange dans le fait qu'il y avait à peine dix personnes en ligne au IMAX à Québec un peu moins d'une heure avant la première représentation du nouveau Star Wars?
« Normal » n'est peut-être pas le terme adéquat, mais disons plutôt que ce n'est pas « cohérent ». Il semblait définitivement y avoir un intérêt marqué des Québécois pour ce septième chapitre, alors pourquoi donc les cinémas étaient-ils aussi vides en ce jeudi soir?
Entendons-nous. Quand je dis vides, j'exagère un peu. Il y avait quand même une cinquantaine de personnes à 17h30 en file indienne pour la première représentation en anglais (à 19h00) au cinéma Cineplex Ste-Foy, et certains d'entre eux étaient même déguisés (heureusement parce que ma désolation aurait été encore plus grande!), mais il n'y avait pas cette folie qu'on a jadis vu pour des premières de films comme celles de Twilight ou du Hobbit.
Vous pouvez voir notre galerie de photos des costumes des fans au bas de l'article.
Je comprends que certaines salles permettaient aux spectateurs de réserver leurs sièges, ce qui les empêchait d'arriver des heures à l'avance et d'attendre en rang d'oignons comme il fallait le faire jadis. Mais, pour les autres salles? Pourquoi n'y avait-il que quelques chevaliers Jedi assis par terre la tête dans leur téléphone intelligent qui attendait pour choisir la meilleure place? Pourquoi n'étaient-ils pas une armée de guerriers-philosophes?
On pourrait avancer que, comme le film ne prend l'affiche que vendredi officiellement, la folie se vivra davantage cette fin de semaine ou que tous les Québécois ont eu peur de la foule monstre et que personne n'a osé acheter des billets pour les premières représentations, mais un doute persiste... Cette époque où on campait devant un cinéma pour voir un film est-elle révolue?