2025 ne fait pas exception et c'est le moment de séparer le bon grain de l'ivraie en s'attardant aux expériences les plus pénibles pour les cinéphiles. Ce palmarès tient seulement compte des sorties en salles, sinon War of the Worlds - le navet des navets avec Ice Cube qui est offert sur Amazon Prime Video - aurait trôné au sommet tant sa médiocrité éclipse toute compétition.
Voici dix longs métrages que l'on se rappellera longtemps et pas nécessairement pour les bonnes raisons...
10. The Alto Knights (Les Alto Knights)
Qui ne voudrait pas avoir deux Robert De Niro pour le prix d'un? Surtout dans un film de gangsters écrit par Nicholas Pileggi (Goodfellas, Casino) et réalisé par Barry Levinson (Rain Man, Bugsy)? Malheureusement, tout le monde semble avoir manqué d'inspiration en même temps et l'essai s'apparente à un banal téléfilm. Ce projet qui aurait dû prendre l'affiche dans les années 70 aurait sans doute marqué son époque. Mais aujourd'hui, il est largement dépassé.
9. Honey Don't (Honey non!)
Cela ne s'arrange pas pour la carrière solo d'Ethan Coen. Après son regrettable Drive-Away Dolls, le voilà de retour avec une nouvelle série B complètement cinglée sous fond de meurtres et de gags désolants à caractère sexuel. Malgré une distribution soignée qui comprend Margaret Qualley, Aubrey Plaza et Chris Evans, la trame narrative s'éparpille et se termine en queue de poison. Et dire qu'il s'agit d'une trilogie... Vivement que le metteur en scène renoue avec son frangin Joel !
8. Love Hurts (L'amour fait mal)
Ke Huy Quan a obtenu un Oscar pour Everything Everywhere All at Once. Il peut maintenant se permettre n'importe quoi, même un premier rôle principal au cinéma. Pourquoi alors avoir jeté son dévolu sur cet embarrassant ratage qui mélange romance et action violente à la John Wick? Marcher dans les pas de Jackie Chan est une chose. Faut-il seulement le faire au sein d'un récit inspiré dont le mélange de genre tient la route. Tout le contraire de Love Hurts où même la performance du principal intéressé s'avère, pour être poli, décevante.
Little Miss Sunshine est un film culte. Ce n'est pas une raison pour en offrir un ersatz désincarné dénué de charme. Manque de pot, rien ne fonctionne à l'écran: ni les numéros comiques qui tombent à plat ni l'émotion préfabriquée et encore moins les séances musicales plaquées. Il n'y a aucun personnage digne d'intérêt et même de chimie, ce qui est le comble en sachant que la réalisatrice Laurence Arné tient la vedette au côté de son amoureux Dany Boon. Quand ce dernier est l'interprète le plus nuancé du lot, il y a forcément un problème.
6. Five Nights at Freddy's 2 (Cinq nuits chez Freddy 2)
La bonne nouvelle, c'est que cette suite est meilleure que l'original. La mauvaise, c'est qu'elle continue à saboter un concept dantesque au profit d'une création sans saveur. Les adeptes du jeu vidéo original continuent de désenchanter, tout comme les fans d'horreur et de suspense qui n'ont absolument rien à se mettre sous la dent. À tel point que l'ennui finit par triompher de ces animatroniques démoniaques. Afin de remettre les compteurs à zéro, il ne faut pas un troisième film mais un redémarrage complet de la franchise avec de meilleurs comédiens.
5. Le million
À une autre époque, Christian Clavier était un des acteurs les plus drôles du cinéma français. Aujourd'hui, il est l'un des plus énervants. Cela ne s'arrange pas avec cette production ringarde où il campe pas un mais deux personnages hystériques. Cette nuit interminable ne l'est pas tant pour l'éternel duo dépareillé (sans surprise, la vedette ne fait qu'une bouchée de son acolyte peu charismatique) que pour le spectateur qui doit se farcir cette comédie misogyne et jamais drôle.
4. Pédalo
Plusieurs films québécois auraient pu se retrouver dans ce palmarès. S'il faut en choisir un seul, ce serait cette adaptation d'une pièce de théâtre. Stéphane E. Roy (qui a également offert cette année Juste Xavier) transforme en cauchemar ce qui aurait pu être d'hilarantes vacances au soleil. Pour y arriver, il mise sur un scénario pétri de clichés, des gags provenant d'une autre époque, une mise en scène fade et des interprètes au jeu chargé. Une succession de mauvaises idées pour un naufrage à sens unique.
3. Gabby's Dollhouse: The Movie (Gabby et la maison magique: Le film)
Il y a généralement un minimum de qualité dans les films qui s'adressent aux jeunes enfants. Sinon, c'est toute la famille qui en souffre. Encore plus exécrable que le nouveau long métrage sur les Schtroumpfs est cette adaptation cinématographique de la série de Netflix qui mélange animation et prise de vues réelles. Il faut être âgé entre 72 mois et six ans pour apprécier ces jeux de mots ahurissants, ces chansons agressantes et cette histoire qui ne fait aucun sens. Kristen Wiig aurait voulu saboter sa carrière qu'elle ne s'y serait pas prise autrement.
2. Flight Risk (Vol à haut risque)
Comment Mel Gibson, qui a remporté les Oscars du meilleur film et du meilleur réalisateur pour son génial Braveheart, a pu tomber aussi bas? Car ce n'est pas donné à tout le monde d'offrir une série B aussi ridicule et grotesque. Évidemment, cela aide en ratant ses scènes d'action et ses effets spéciaux (l'introduction absolument abjecte est d'un mauvais goût consternant). Mais il faut tout de même convaincre Mark Wahlberg de cabotiner à outrance. Seul point fort: l'ensemble est tellement médiocre qu'il finit par faire hurler de rire.
Des acteurs talentueux (Barry Keoghan, Jenna Ortega) et un cinéaste ultra doué (Trey Edward Shults, qui a réalisé Waves et It Comes at Night) sont incapables de sauver ce projet du désastre. Hurry Up Tomorrow n'est pas tant un film qu'une publicité pour le musicien The Weeknd. Le tout débute par un véritable vidéoclip (eh oui), puis un spectacle du chanteur tourmenté (Abel Tesfaye, horrible comédien) qui finit par se faire rattraper par ses démons. Le résultat final, narcissique et prétentieux, qui embrasse l'exercice de style vide est maniéré, est d'une vacuité absolue.

