Publicité
Humour

Les lumières de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques sont particulièrement brillantes

Enfant du siècle de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques

Avec la grande quantité d'humoristes qui sillonnent le Québec avec leurs spectacles, il faut nécessairement se différencier un tant soi peu pour rejoindre le public. Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques possède, lui, une voix suffisamment unique pour lui permettre de s'illustrer et d'envisager une longue et prolifique carrière.

Déjà, sa verve cérémonieuse et ses références intellectuelles surprennent. Quand on choisit d'aller voir un spectacle de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques, nous savons que nous aurons affaire avec une approche plus cérébrale, mais son empressement à citer Blaise Pascal, Alfred de Musset et Brassens déconcerte d'emblée le spectateur habitué aux propos anecdotiques légers des autres humoristes. Heureusement, on entre rapidement dans l'univers élitiste de ce sympathique énergumène.

Il nous fait d'abord comprendre le milieu dans lequel il a été élevé (deux parents érudits, historiens de l'art : « à la maison, ça ne flashait pas beaucoup les lumières! ») et les épreuves qu'il a traversées, à commencer par l'intimidation. « J'ai manqué de rien, mais je n'ai pas tout eu », dira-t-il. Il racontera notamment que le voyage familial que ses parents avaient choisi pour ses cinq ans était un tour des cathédrales européennes.

Il aborde tous ses sujets avec la même loquacité. Lui aussi ira dans les souvenirs et les anecdotes (comme son expérience aux Régates de Valleyfield), mais sa manière d'approcher tous les thèmes de son répertoire est tellement incomparable que l'on n’a jamais l'impression d'une redite ou d'un cliché. Seul son passage sur le couple, notamment lorsqu'il parle de sa place dans le lit versus celle de sa « concubine », sonne plus prosaïque, moins recherché.

Le public de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques s'avère très bigarré. L'humoriste, découvert dans Like-Moi!, ratisse très large, une autre qualité qu'on ne peut pas attribuée à tous les humoristes. Sa finale, amenée par la rencontre avec un serveur guindé dans un resto de Paris, qui se rappelle surtout de sa visite au Québec pour la finesse des saveurs du Cora déjeuners, est finement ficelée, tellement qu'en plus des rires, on ajoute des applaudissements pour l'ingéniosité du rappel des idées précédentes.

Enfant du siècle de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques devrait être vu par tous les fans de stand-up conventionnel et ceux qui considèrent généralement l'humour comme puéril. Le jeune humoriste se risque bien à quelques dérapes un peu plus vulgaires ici et là, mais elles sont si rares que l'effet comique est décuplé. Faire rire autant en citant du Victor Hugo, c'est un exploit qui mérite d'être ovationné.

Mentionné dans cet article