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Humour

Les Grands Bien-Cuits ComediHa : Julie Bélanger écorche Jean-Michel Anctil

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Mercredi avait lieu le premier Grand Bien-cuit de l'année 2023. C'est avec Jean-Michel Anctil que ComediHa partait le bal.

Un ensemble d'amis et de collègues avait été invité pour s'amuser à ses dépens, avec André Robitaille comme maître de cérémonie. Chaque personne présente a fait un travail exceptionnel. Elles se sont lancées dans l'arène avec le couteau entre les dents et le venin dans le sang, la parfaite contenance pour un roast réussi.

Il y avait dans le lot des visages qu'on n'associe pas du tout à l'humour méchant de ce type d'évènement, comme Gino Chouinard, considéré comme l'une des personnalités les plus gentilles du showbizz (et avec raison), et Julie Bélanger, douce, rieuse et accessible, qu'on n'imagine pas faire des blagues malveillantes et vulgaires. Pourtant, celle-ci a livré une étonnante performance. Elle a lancé quelques gags caustiques avec un aplomb et un sens comique déroutants. L'essentiel de son numéro reposait sur une publication qu'avait faite Jean-Michel sur les réseaux sociaux, tentant de vendre les DVD restants de ses spectacles. Cela l'a amenée à parler de son côté pingre et de son amour inconditionnel pour Marketplace.

« Jean-Michel, c'est la seule vedette que je connais qui se prend pour un autre, mais cet autre-là c'est un monsieur défavorisé qui a trop de temps de libre. »

Julie Bélanger a épaté la galerie, au même titre que Véronique Claveau qui, en plus d'interpréter une chanson parodique très drôle, a personnifié la soeur du personnage de Râteau, Raclette. Elle était si bonne qu'elle a eu droit à une ovation debout en plein milieu de sa prestation, alors qu'elle reprenait son souffle, épuisée de reproduire les mimiques de Jean-Michel Anctil.

Philippe Laprise a aussi présenté un numéro sans fausse note, qui égratignait. Ce dernier a notamment abordé, comme quelques autres au fil de la soirée d'ailleurs, la dépression de son ami, dont il a souvent parlé dans les médias.

« Ta dépression, c'était 5 ans de ta vie, ce n'est pas obligé d'être 20 ans de la nôtre ».

Parmi les autres sujets récurrents, on note les nombreux déménagements de Jean-Michel Anctil au cours des quatre dernières années, les coups pendables qu'il aime jouer à ses copains, son amour pour le disc golf et le fait qu'on le confond souvent avec Mario Jean.

Il faut dire que les rôtisseurs étaient également invités à se moquer de leurs confrères et consoeurs avec qui ils partageaient la scène. Laprise a livré certains des meilleurs gags en ce sens, avec Mona de Grenoble et Simon Delisle. La drag queen, habile et impudique, a enfilé la robe de Priscilla, puis a introduit un invité spécial : Régis Labeaume venu se venger d'un baiser forcé par la voluptueuse Priscilla en 2010.

Simon Delisle et Ouellet, qui ont fait les premières parties des spectacles de Jean-Michel Anctil, ont aussi été irréprochables. Leurs textes étaient désopilants et quelques moments d'improvisation leur ont permis de briller encore davantage. Puis, Gino Chouinard a fermé la marche avec une étonnante désinvolture. S'il s'est fait maltraiter toute la soirée par ses collègues (voyez quelques exemples plutôt violents ici), il n'avait pas la langue dans sa poche lorsqu'il fut le temps pour lui de prendre la parole.

« Je vais faire le contraire de ton pénis, je me lève et je vide mon sac ».

On oserait dire que ce Grand Bien-cuit a atteint la perfection. Il n'y avait aucun temps mort et aucun invité n'a été moins fort que son voisin. Chacun a réussi à briller à sa manière au coeur de cette offense organisée. Il faut saluer le travail des auteurs de ce spectacle décapant, qui se sont risqués à de violents assauts. On n'aurait pu partir de meilleure façon cette série de quatre soirées de Bien-cuits.

Précisons que vous pourrez voir ces émissions spéciales sur la plateforme VRAI en décembre prochain.