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Humour

Féministe, assumée, cathartique : Katherine Levac frappe dans le mille

Katherine Levac

Depuis son dernier one-woman-show, Katherine Levac a vécu beaucoup de changements dans sa vie personnelle, à commencer par son nouveau statut de maman. Irrémédiablement, ses jumeaux prennent une place prépondérante dans ce spectacle. Elle aborde leurs troubles langagiers, le problème d'accès aux garderies et son accouchement. Ce nouveau rôle de mère semble aussi avoir éveillé chez elle une flamme féministe brûlante et c'est cet élan d'admiration au féminin qui rythme ce spectacle décomplexé, intitulé L'homme de ma vie.

Attention, l'humoriste ne fait pas la leçon aux hommes, elle loue les femmes, c'est très différent. Elle amorce son apologie en parlant de ses propres complexes et contradictions. Elle avoue avoir eu recours au botox, ce que sa conjointe lui déconseillait de faire « parce que ça pourrait nuire à sa carrière d'actrice ».

Il y a une affaire qui pourrait vraiment nuire à ma carrière d'actrice : vieillir.

Masturbation, menstruations, avortement, rien n'est tabou pour Katherine Levac. Même si parfois elle se risque à quelques thèmes plus lourds, elle n'adopte jamais un ton moralisateur ou condescendant. L'humoriste pince-sans-rire manie le sarcasme avec élégance ce qui lui permet de jongler avec des sujets d'une intensité différente.

Venant du monde de la ferme et ayant récemment quitté la ville pour la campagne, Katherine Levac tente de redorer le blason du « gars de région », tout en témoignant des conditions difficiles dans lesquelles vivent les agriculteurs. Si ses nombreuses références culturelles s'adressent souvent à une strate d'âge très précise, il est possible d'apprécier les blagues même si l'on ne sait pas trop ce qu'est un Furby ou qui est Johnny Knoxville.

Elle parle aussi de sa grand-mère, qui était en charge des prescriptions de médicaments des habitants de son village d'enfance et donc, de leurs secrets médicaux. « C'est comme si la Chine donnait ses plans d'armes nucléaires à Véronique et les Fantastique, ça se peut que ça leak! ». Puis, elle rend un hommage puissant (et grinçant) à sa mère - et à toutes les mères du même coup.

Des places en garderie, c'est comme des billets pour Taylor Swift, tu en entends parler, mais tu n'en auras pas.

Celle qui avoue chercher l'amour et l'approbation d'autrui aura immanquablement gagné notre coeur en ce soir de première médiatique à Québec.

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