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Critique

Une autre histoire : Le grand retour de Marina

Une autre histoire : Le grand retour de Marina

Pour leur grand retour commun, l'auteure Chantal Cadieux et la comédienne Marina Orsini se sont offert tout un défi, soit celui de représenter l'Alzheimer à l'écran. On s'entend, elles ne se sont pas donné la tâche facile avec ce sujet délicat, livré sur fond de drame humain et de suspense. Dans Une autre histoire, le nouveau projet de celle qui nous a donné Mémoires vives, on plonge dans les mystères, les non-dits, les secrets et les tromperies. On le fait toutefois en douceur, en suivant le personnage interprété avec brio par Marina Orsini, dont la personnalité enveloppante transcende l'écran.

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Anémone Leduc, 53 ans, apprend qu’elle souffre d’Alzheimer précoce. Évidemment, ce diagnostic est dévastateur pour cette thanatopractrice respectée et cette mère de famille aimante. Mais ce que sa famille ignore, c'est qu'Anémone cache un lourd secret. Il y a trente ans, Anémone, alors appelée Manon, a dû fuir une vie ponctuée de violence en abandonnant ses trois enfants derrière elle; Caroline (Debbie Lynch-White), Sébastien (Benoît McGinnis) et Jean-Olivier (Adam Kosh). Ceux-ci pensent depuis que leur mère est morte dans des circonstances nébuleuses. Voilà que ce diagnostic, qui peut être héréditaire, change tout. Anémone voudra-t-elle renouer avec ceux qu'elle a abandonnés pour sauver sa vie, avant de les oublier complètement?

Ceux qui ont aimé Mémoires vives seront en terrain connu avec Une autre histoire. Chantal Cadieux n'a pas abandonné son style téléromanesque qui met de l'avant de nombreux personnages, plusieurs histoires à l'intérêt variable et des allers-retours mystérieux dans le passé. La prémisse est intrigante à souhait, avec ses images de violence, et les téléspectateurs voudront comprendre ce qui a marqué à jamais la vie de la douce protagoniste. Comme dans Mémoires vives, les dialogues ne sont pas toujours très subtils et la toile qui se tisse entre les nombreux personnages pourrait rapidement devenir complexe, mais l'ensemble éveille la curiosité. Il y a matière à plusieurs saisons, mais pour le moment, une seule est confirmée (12 épisodes diffusés cet hiver, 11 épisodes l’automne suivant).

Dans ce contexte, on renoue avec bonheur avec Marina Orsini, qu'on n'avait pas vue depuis un moment dans un rôle fictif à la télévision. La comédienne n'a rien perdu de son charisme légendaire et son Anémone Leduc est plus qu'attachante. La scène dans laquelle elle apprend son diagnostic, livrée toute en retenue, vous chavirera le coeur. Marina Orsini a le casting parfait pour interpréter cette figure maternelle à la fois forte et sensible. Plus encore, elle arrive à jouer en finesse des scènes délicates avec des corps (les « clients » de la thanatologue), ce qui ne saurait être donné à tous. La comédienne est accompagnée d'une distribution toute étoile de laquelle se démarque les Danielle Proulx (magnifique), Sébastien Ricard (toujours fascinant en possible méchant), Benoît McGinnis et bien d'autres.

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