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Critique

Le mythique Neil Young aux commandes du FEQ 2018

Le mythique Neil Young aux commandes du FEQ 2018

Le Canadien Neil Young, véritable légende du folk rock, fait moins de scène qu'avant. On pouvait donc s'estimer très chanceux de le retrouver dans la programmation éclectique de la 51e édition du Festival d'été de Québec. À 72 ans, Young n'avait encore jamais mis les pieds dans la Vieille-Capitale et cela manquait.

À quelques minutes de monter sur les planches, ses musiciens - Lukas Nelson, le fils de Willis Nelson, et ses Promise of the Real - n'avaient encore aucune idée de ce qu'ils allaient jouer. Neil Young aime la liberté et l'improvisation que lui permet la scène et ne veut pas se prendre dans les filets d'une set list. C'est dans cet esprit que le grand-père du mouvement grunge est entré en scène, sur le coup de 21 h 40, pour offrir un spectacle fécond, éclaté et enivrant. Il a lancé la soirée en naviguant longuement sur « Like An Inca » et en se laissant porter sur les rythmes de sa guitare omniprésente. La cohésion avec ses musiciens était évidente et réjouissante. Il n'en fallait pas plus pour donner une aura de moment de grâce à cette soirée.

« Fuckin' Up » suivait pour nous rappeler que Neil Young n'est pas une figure de proue du rock pour rien. Pas étonnant qu'il ait inspiré des générations de musiciens après lui. La foule s'est massivement délectée de « Rockin' in the Free World » issue de l'album Freedom paru en 1989, accompagnant l'artiste sur le refrain contagieux. Puis, détour vers le folk acoustique avec « I am a Child » de Buffalo Springfield et « Lotta Love » notamment. Pendant cette communion musicale, Young a butiné dans son large répertoire, passant de son époque Crazy Horse à ses plus récents efforts. Pour la nouveauté « Turn of the News », il a passé le crachoir à Lukas Nelson qui avait déjà conquis la foule en première partie. La très connue « Harvest Moon » complétait le portrait à merveille.

Peu bavard, Young s'est enquis du bien-être du public à plusieurs reprises, le remerciant au passage de s'être déplacé. «Je ne peux pas croire que c’est ma première fois ici », a-t-il lancé sourire en coin. Il a préféré laisser parler son rock électrisant et sa voix grêle. On l'en remercie pour cet événement magique, tout feu tout guitare, à inscrire dans les annales du Festival d'été de Québec et de la ville de Québec.

En première partie

Lukas Nelson est un guitariste épatant et un chanteur qui en jette. Avec son groupe Lukas Nelson & Promise of the Real, il a offert une première partie époustouflante où les solos de guitare étaient à l'honneur. Difficile de détacher nos yeux de cet être charismatique, qui en impose comme son célèbre père Willie Nelson. S'il a offert une trop courte première partie, on a eu le bonheur de le retrouver aux côtés de la tête d'affiche pour la suite. L'étoile de Kurt Vile brillait beaucoup moins en seconde partie. Monotone et statique, le musicien et chanteur originaire de Philadelphie a fait tout sauf réchauffer le foule. Au suivant!

Voici certaines des chansons interprétées par Neil Young ce vendredi 6 juillet à Québec :

  • Like an Inca
  • Fuckin' Up
  • Cortez The Killer
  • Rockin' in the Free World
  • I Am a Child
  • Lotta Love
  • Turn of the News (Lukas Nelson)
  • Down By the River
  • Like A Hurricane
  • Angry World
  • Hey Hey, My My
  • Harvest Moon