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Critique

Les 5 prochains : Quand les élèves dépassent leurs maîtres

Les 5 prochains : Quand les élèves dépassent leurs maîtres

Friande d'improvisation, de stand-up et d'humour québécois depuis l'adolescence, j'avais dévoré avec appétit les deux premières saisons de la série documentaire Les 5 prochains. Pertinente et drôle, elle nous dévoilait avec intelligence et profondeur les revers du monde de l'humour au Québec et les efforts que la relève devait déployer pour trouver son public.

Cette troisième saison s'avère légèrement différente des autres puisqu'en seulement quelques années, le monde de l'humour s'est transformé à grande vitesse. Les jeunes humoristes utilisent de plus en plus l'internet pour se faire valoir et apparaissent de plus en plus à la télévision comme collaborateurs ou chroniqueurs. Ce changement fait en sorte que les cinq jeunes humoristes choisis par la production étaient déjà - pour la plupart - connus du public, ce qui n'est pas une mauvaise chose, au contraire. Il fallait donc aborder le sujet de façon différente, aller plus loin que la prémisse, et cela, l'équipe des 5 prochains l'a compris.

En plus de ne pas avoir recours au même genre d'humour, Mehdi Bousaidan, Marie-Lyne Joncas, Daniel Pinet, Arnaud Soly et Rosalie Vaillancourt ont des parcours de vie bien différents. Soly vient d'une famille de musicien classique, Vaillancourt souffre d'un grave TDAH qui lui a causé bien des problèmes à l'école primaire, Pinet était un adolescent délinquant que ses parents croyaient irréparable; des histoires fascinantes qui nous éclairent sur les êtres humains qui se cachent derrière ces humoristes. Même si elle exploite des sujets aussi sérieux que graves, la production arrive à ne pas tomber dans le mélo, une chose que j'apprécie beaucoup.

La série nous fait découvrir les coulisses du monde de l'humour au Québec. Les cinq « prochains » nous font part de leurs parcours personnels et discutent ouvertement des enjeux de leur métier. On peut les entendre discourir notamment sur les réactions qu'ont eues leurs parents lorsqu'ils leur ont annoncé qu'ils voulaient devenir humoristes et des difficultés de faire sa place dans un domaine contingenté.