Publicité
Entrevue

L'auteur de District 31 nous parle de l'intrigue touffue de la 2e saison

L'auteur de District 31 nous parle de l'intrigue touffue de la 2e saison

Tenter d'en savoir plus sur ce qui nous attend avec la finale de saison de District 31 est une véritable mission digne des meilleurs enquêteurs de l'émission. Luc Dionne se montre coi lorsqu'on le questionne à ce sujet et on peut le comprendre. L'auteur travaille d'arrache-pied depuis plusieurs mois pour nous offrir une intrigue captivante, bien ficelée qui se construit dans un souci de crédibilité. Si l'on sait que la finale sera surprenante - il nous l'avait déjà dit et le producteur Michel Trudeau nous le confirme - difficile d'y voir clair avant le temps. Il faudra donc patienter jusqu'à la finale pour voir, tous ensemble, ce punch qu'on nous promet.

Par ailleurs, l'auteur a accepté de nous parler de son intrigue touffue de la deuxième saison, en prenant bien soin de truffer la conversation de quelques indices subtils pour nous aider à théoriser sur ce qui s'en vient. À vous de vous faire une tête!

Laurent Cloutier, un gentil après tout?

Déjà, il y a eu ce revirement de situation majeur concernant le personnage de Laurent Cloutier. Est-ce que cette volte-face était planifiée depuis longtemps dans la tête de l'auteur? Pas nécessairement!  Il nous dit : « Non, je ne pouvais pas prévoir cela dès le début. La première affaire avec Laurent Cloutier, c'est que son rôle devait durer quatre semaines. Il y a le jeu du comédien qui l'a fait, il y a comment le personnage s'est enligné, s'est développé. »

Il ajoute : « À partir du moment où la décision a été prise de faire mourir Nadine, je savais que son personnage à lui était pour effectuer un 180 degrés. Je savais qu'on le blâmerait faussement pour la mort de Nadine. Je me disais justement que ça serait intéressant que ce soit le contraire, que ce soit quelqu'un qui a assisté à tout ça, qui a vu comment les choses se déroulent, sans jamais le dire, sans jamais en parler. »

Un souci de véracité dans l'enquête sur la mort de Nadine

Évidemment, l'enquête sur la mort suspecte de la lieutenante Nadine Legrand occupe une belle part de l'intrigue cette saison. Les téléspectateurs, qui s'étaient entichés de ce personnage, sont avides d'en connaître tous les rouages. On voudrait tout comprendre en un claquement de doigts, mais les choses ne fonctionnent pas comme cela. « C'est simple comme bonjour, on l'a expliquée la mort de Nadine, ce n'est pas compliqué, je le dis depuis le début. », lance Luc Dionne « C'est compliqué parce que les enquêteurs se posent des questions, c'est compliqué parce que tout le monde met son grain de sel. L'idée c'est de raconter une histoire dans laquelle le téléspectateur lui aussi va théoriser. C'est exactement cela qu'ils font les policiers dans la vraie vie. Ils ont décidé de se débarrasser d'elle, ils ont trouvé un moyen de le faire et paf! Je l'ai toujours dit que c'est d'une simplicité déconcertante. Mais pour en arriver là, c'est ça qui est compliqué. Ce que cela va provoquer, c'est plus ça qui est intéressant. »

Il ajoute : « On essaie d'être le plus crédible possible. Ce n'est pas toujours possible, mais on a un ton hyper réaliste. […] C'est du quotidien, autant dans l'humour, le tirage de pipe que les frustrations entourant les enquêtes. C'est la réalité de la police. Tu fais des affaires et ce n'est pas toujours correct. Il y a une certaine crédibilité, dans le ton. Mais cette crédibilité va aussi dans l'enquête. Pour tuer quelqu'un, c'est éminemment compliqué si tu ne veux pas laisser de traces. Un, ça te prend bien de l'argent et deux, il faut que tu sois hyper bien organisé. Parce que tuer quelqu'un sans laisser de traces, c'est compliqué, surtout quand tu te promènes en moto sur la route. Il faut que tu aies travaillé fort et que tu y aies réfléchi bien longtemps. Les seules traces, on est allé les chercher. Amener quelqu'un en dehors de ça qui va dire « coucou c'est moi qui l'a tuée, ce n'est pas l'autre », là ça serait du délire. »

Il ne faut donc pas s'attendre à un punch final qui tiendrait du soap opera, tenez-vous le pour dit! « Pourquoi c'était important de mettre plusieurs couches à cette histoire, on va le découvrir à la fin; pourquoi on est passé de l'État major au crime organisé aux services secrets? Il y a des raisons pour cela », confirme Dionne.

Quant à ceux qui croient toujours que Nadine est vivante, oubliez ça dès maintenant. « Si des gens décident de ne pas croire l'auteur quand il dit que Nadine est morte, c'est leur affaire. »

La plus grande fierté de Luc Dionne

Déjà, de notre oeil extérieur, la fierté serait de réussir à livrer un produit de qualité comme celui-là et conserver un auditoire avoisinant le 1,5 million de téléspectateurs, soir après soir. Mais la fierté de Luc Dionne est toute autre : « Honnêtement, ça va être un peu cul cul de dire ça, mais ma plus grande fierté, c'est de voir une équipe qui travaille là-dessus depuis maintenant 7 ans, parce que je vais inclure 30 vies avant, les techniciens qui sont là depuis 7 ans, les comédiens qui sont là, qui se donnent semaine après semaine et qui sont toujours aussi heureux de le faire. De voir des comédiens qui m'appellent pour me dire « Quand est-ce que les textes vont rentrer? Parce que j'ai hâte de voir ce qui va arriver », c'est sûr que c'est une grande fierté pour moi. Sentir que la gang est là, qu'ils ont du fun… Gildor Roy me disait « Quand je me lève le matin, j'ai hâte d'arriver sur le plateau. » On a une belle gang, il n'y a pas de star là-dedans, tout le monde est au même niveau. Ça c'est l'affaire qui me rend le plus fier, car je sais que c'est tough de faire ça. C'est tellement difficile. J'ai fait du long métrage, j'ai réalisé, j'ai fait toutes sortes d'affaires dans ma vie, j'en ai fait beaucoup dans ce milieu-là, mais ce que je vois sur District 31, je n'ai jamais vu ça sur des plateaux. Il y a un sentiment d'appartenance. »

Il ajoute, piquant davantage notre curiosité : « Les comédiens aiment ce qui se passe, ils n'en reviennent pas et ils me disent « ben voyons donc toi , es-tu sérieux que ça finit de même? »

La finale : ce qu'on sait

Voici ce que l'auteur a accepté de nous dire : « Je ne peux pas répondre à tous ceux qui trouvent ça long, parce que la force d'une fin, ça prend racine dans la force de l'histoire que tu racontes. Plus l'histoire que tu racontes est tissée serrée, plus tu peux avoir une fin qui est efficace, quelque chose qui parle, qui frappe et qui renverse un peu. Si tu ne l'as pas planté avant, tout cela devient plaqué et c'est l'effet pour l'effet. »

À savoir si cette finale surprenante aura un lien avec l'enquête sur la mort de Nadine, Luc Dionne répond : « Très certainement! »

Il reste moins d'un mois pour rassembler tous les morceaux du casse-tête. Voyez la date exacte de la finale ici.

Rappelons qu'une troisième saison a été confirmée.