Quand on visionne un épisode de Black Mirror pour la première fois, on ne peut s'empêcher d'avoir des frissons dans le dos. Notre rapport à la technologie devient si interdépendant avec les années qu'on arrive, tristement, à croire certaines des situations affolantes dépeintes dans la série. Délires paranoïaques ou portrait d'un futur apocalyptique? Seul l'avenir nous le dira. Pour le moment, nous sommes enchantés de nous plonger dans ces situations inquiétantes où la technologie transforme la société et le monde de façon purgative.
Saviez-vous que?
Le titre Black Mirror fait référence à tous ces écrans miroirs noirs - écran plasma, ordinateur, cellulaire, tablette - qui se trouvent dans chaque maison, sur chaque bureau ou entre nos mains et dans lesquels se reflète notre 21e siècle.
Dans les saisons précédentes, il y avait des épisodes particulièrement troublants, qu'on pense à White Christmas (spécial de Noël) ou White Bear (deuxième saison). La quatrième saison comprend aussi des histoires perturbantes, mais moins dérangeantes que par le passé. Peut-être que nous nous sommes habitués aussi à ce type de construction dramatique et à cette atmosphère lugubre et que si nous avions visionné cette nouvelle saison en premier, nous aurions été tout aussi troublés que nous l'avons été par le passé. Peut-être. Mais, chose certaine, Black Mirror n'est pas pour les paranos ou les gens angoissés de nature.
Cette nouvelle saison est particulièrement bien balancée. Il y a un épisode qui s'intéresse à la science-fiction et à la culture geek (USS Callister), deux qui se rapprochent davantage du film d'horreur (Metalhead, Crocodile), un troisième plus léger et romantique (Hang the DJ) ainsi qu'un autre plus dramatique et émotif (Arkangel). Le dernier, Black Museum, réunit plusieurs éléments des opus précédents en une conclusion parfaite à cette quatrième saison. Évidemment, il n'est pas nécessaire d'écouter les épisodes dans l'ordre. Hang the DJ, par exemple, est un bon premier pas dans cette nouvelle aventure dystopique.
Dans ces nouveaux six épisodes, on retrouve plusieurs théories et techniques qu'on avait découvertes dans les saisons précédentes dont la copie virtuelle d'une personne ou l'implant qui permet de garder les souvenirs en mémoire. Il y a donc une irrépressible impression de déjà-vu à certains moments, mais le contexte est suffisamment différent pour ne pas qu'on s'en soucie trop.
Netflix réussit à nouveau à nous surprendre et nous tenir en otage pendant plusieurs heures devant notre miroir noir.