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Critique

Le beau et grand village en trois dés de Fred Pellerin

Le beau et grand village en trois dés de Fred Pellerin

Fred Pellerin possède un talent d'orateur exceptionnel, unique. À chacun de ses spectacles, il transporte le public dans son univers féérique avec une aisance désarmante. Dès les premiers mots, les spectateurs entrent dans une transe caxtonnienne et ils ne peuvent s'en délivrer pour 90 minutes. Drôle, pertinent, un peu taquin et toujours éloquent, Fred Pellerin nous offre une fois de plus un divertissement unique qui réchauffe les coeurs avec son nouveau spectacle Un village en trois dés.

D'emblée, Pellerin nous amuse en nous mentionnant qu'il ne fait plus dans le conte, mais bien dans la conférence. Son humour, comme ses histoires, panse nos âmes meurtries, puis, il y a ses chansons qui les élèvent. Fred Pellerin jongle avec les mots de façon prodigieuse. Les amoureux de la langue française ne peuvent qu'être en pâmoison devant les fioritures verbales de ce funambule de la parlure.

«
 Le temps que Richter se repogne l'échelle.
 »

Ce nouveau spectacle s'intéresse à l'origine des villages. La première partie du conte brosse le portrait de la postière Alice, qui prône « la vie après la poste », ainsi que celui du Curé Élie, un homme chaste et droit, « un nostalgique bovin ». Dans la seconde moitié, on rencontre Charles Le fascinateur, qui détourne l'attention des villageois de l'église, et la jeune Rose-Blanche, orpheline de père. Les personnages issus de ses contes précédents font également des apparitions dans celui-ci. On retrouve avec bonheur le forgeron Riopel, le barbier Méo et le propriétaire du magasin général, Toussaint Brodeur.

De superbes pièces musicales viennent enrichir l'ensemble; « Le grand cerf-volant » de Gilles Vigneault et « Rentrer chez nous » de David Portelance sont parmi les plus mémorables.

Sans surprise, Fred Pellerin nous émeut et nous égaye avec son nouveau village en trois dés. Il faut voir ce « conférencier » nouveau genre sur une scène pour comprendre que l'imagination n'a pas de limites et que notre langue est belle et grande, comme les villages.