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Y'a du monde à messe : François Bugingo ne s'excuse pas

Y'a du monde à messe : François Bugingo ne s'excuse pas

Il a fallu attendre à la toute fin du talk-show Y'a du monde à messe avant d'entendre enfin François Bugingo s'exprimer sur cette période trouble de son existence. On se rappellera qu'au printemps 2015, La Presse a dévoilé que le journaliste avait inventé de toutes pièces plusieurs de ses reportages et en a embelli nombre d’autres avec de fausses anecdotes.

Ceux qui se sont sentis floués par le journaliste charlatan et qui auraient aimé des excuses seront déçus de cette première apparition publique de Bugingo. Celui-ci n'a pas semblé gêné ou honteux outre mesure. Il n'a pas fait d'amende honorable et n'a promulgué aucune explication pour ses gestes déplorables de 2015. Il a davantage parlé des impacts de ses mensonges (s'abstenant de les évoquer explicitement) sur sa vie puis a souligné être désormais considéré par les Québécois avec beaucoup plus d'empathie.

Il faut dire que l'équipe de l'émission Y'a du monde à messe l'a accueilli sur son plateau avec respect et sollicitude. Christian Bégin l'a interrogé courtoisement, sans le brusquer ou l'intimider. Raison pour laquelle d'ailleurs, il a accepté d'y participer.

Celui qui dit être désormais conseiller en communication a d'abord expliqué les répercussions importantes de cet évènement sur sa vie. « J'ai vécu un ouragan. C'était un ouragan. Qui a la violence d'un ouragan. Qui a la rapidité d'un ouragan parce que tout autour de soi s'effondre avec une rapidité assez incroyable. À ce moment-là Christian [Bégin], on est parcouru par toute une gamme d'émotions : le vertige de l'incompréhension, la colère, la tristesse. Beaucoup beaucoup de tristesse. Et puis, il y a un moment où tout s'arrête, c'est le silence, c'est le vide. Ça fait très peur ce moment-là et c'est à ce moment-là où on se dit : « on est à la croisée des chemins ». Soit on se laisse aller et on part à la dérive, ou alors on se retrousse les manches et on réapprend vraiment à réinventer son quotidien. J'ai choisi la deuxième voie. »

« J'ai eu, moi, la chance d'avoir des gens qui ont cru en moi », raconte-t-il. « [Ils] sont venus me chercher. [Ils] ont dit : « tu as des richesses, des connaissances qui nous sont utiles ». J'ai eu un excellent contrat qui m'a permis de passer un an instructif sur le continent africain. Et, à ce moment-là, j'ai compris qu'il y avait une autre manière de regarder la planète. Autrement qu'à travers le regard d'un journaliste. »

« Je n'avais pas besoin de partir en exil », répond-il à l'animateur lorsque celui-ci le questionne à savoir s'il a eu besoin de quitter le Québec pour vivre ces instants de tourmente. « L'ouragan on le vit jusqu'au bout de son expérience. Il faut l'accepter. Et il faut aussi apprendre de ses expériences, apprendre de ses erreurs. Lulu [Hughes] disait tout à l'heure que parfois la vie te donne une gifle, mais pour te donner un cadeau. »

Christian Bégin a demandé à son invité s'il avait eu des signaux préalables qui auraient pu le mettre sur la piste des fautes qu'il s'apprêtait à commettre. « Je pense que l'ampleur de la gifle ultime finit par effacer tous les petits signaux qu'on aurait pu avoir. On n'a pas vraiment la conscience d'aller fouiller et de se dire : « y'avait-il d'autres signaux d'alarme qu'on aurait pu voir au départ? » Oui, l'évènement que j'ai vécu il y a deux ans a peut-être oblitéré tout ce qui aurait pu se passer avant. »

Concernant le regard que les gens posent désormais sur lui, Bugingo mentionne : « Je suis moins dans le malaise du passé. Je suis en regard emphatique vers l'avenir plutôt que tourné vers le passé. Les gens que je rencontre, la plupart d'entre eux, la grande majorité, ont l'élégance, la pudeur, ou même beaucoup de sympathie, de se dire : « il y a autre chose que des évènements, il y a autre chose que l'instant d'ouragan ». »

Cette entrevue de François Bugingo vous a-t-elle convaincus? Le journaliste reçoit-il votre absolution?