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Éditorial

Le Gala Artis a grandement besoin d'une cure de jeunesse

Le Gala Artis a grandement besoin d'une cure de jeunesse

Beaucoup de critiques du public et des professionnels ont été formulées récemment à l'endroit du Gala Artis. À notre humble avis, il serait certainement bénéfique pour lui de subir un « relooking extrême ».

Voici les quelques éléments à améliorer et nos propositions pour bonifier ce gala qui a encore, croyons-nous, sa raison d'être.

1. CHANGEMENT DU SYSTÈME DE VOTATION

Pour s'identifier comme le gala « du public », le Gala Artis devrait donner la possibilité à tous les téléspectateurs de s'exprimer et non seulement à quelques élus, comme c'est le cas actuellement. À l'époque des MetroStar, le public votait dans les supermarchés affiliés. Même si le système était restrictif, un plus grand nombre de personnes avait l'occasion de donner son avis.

En 2017, TVA a fait deux sondages auprès de 4 000 personnes (au téléphone et sur internet) afin de connaître leurs favoris; le premier en novembre, pour déterminer les nominations, et le second en février-mars pour établir les gagnants. Mentionnons que pour la catégorie « Artiste d'émissions jeunesse », ce sont 800 jeunes entre 8 et 14 ans qui ont droit de vote.

Le Gala Artis devrait plutôt permettre à tous les téléspectateurs de s'exprimer via le web. L'échantillon de personnes interrogées serait plus grand et les gagnants refléteraient davantage l'opinion publique générale.

2. UN ANIMATEUR PLUS AUDACIEUX

Il n'y a pas plus « politically correct » que Guy Jodoin. Celui-ci a fait du bon travail à la barre des Artis depuis quelques années, mais on pense qu'il est grand temps de brasser la cage de ce gala et un changement d'animateur pourrait réveiller les choses.

Après son monologue pertinent et hilarant sur les « chialeux de salon » dimanche dernier (qui s'est d'ailleurs révélé être l'un des meilleurs moments de la soirée), nous en sommes venus à la conclusion que quelqu'un comme l'acteur et humoriste Fabien Cloutier pourrait bien être la solution à ce problème. Avec son franc-parler, Cloutier aurait ce qu'il faut pour remettre ce gala du public sur les rails.

Un personnage coloré comme Phil Roy, qui a défilé sur le tapis rouge des Artis dimanche aux bras de sa mère, pourrait être bénéfique pour le gala.

3. UN GALA PLUS INCLUSIF

Nous avons été - comme plusieurs - stupéfaits de constater que le populaire District 31 n'a rien récolté ce dimanche, pas même le prix de la meilleure actrice dans une série dramatique annuelle qui revenait, sans hésitation, à Magalie Lépine-Blondeau. Sur les seize prix remis au Gala Artis ce dimanche, onze ont été distribués à des personnalités et des émissions de TVA. Deux des cinq prix qui ne provenaient pas de l'empire Québecor ont été remis à Éric Salvail, un ancien soldat de TVA, puis deux autres à Guylaine Tremblay, la chouchoute du public, tous réseaux confondus.

Au-delà des trophées, les prestations musicales sont souvent assumées par des vedettes de la chaîne. Dimanche, les finalistes de La voix junior, Yvan Pedneault (La voix) et Annie Villeneuve, issue de la première édition de Star Académie, ont assuré la portion musicale de la soirée. Un gala plus « pluriel », reflétant l'ensemble des réseaux présents dans les nominations, pourrait être bienvenu.

4. COUPER DANS LES REMERCIEMENTS

Guy Jodoin l'a dit en entrevue : le Gala Artis ne voulait pas interrompre les gagnants dans leur discours de remerciements. Il a laissé tout le temps désiré aux artistes de s'exprimer. Il s'agit peut-être d'un geste noble, mais les commentaires qui s'étirent pendant 5-6 minutes, c'est trop!

5. DES TEXTES PLUS PUNCHÉS

Fabien Cloutier l'a bien prouvé, ce sont les textes plus tranchants qui marquent le public. À l'image d'Éric Salvail et Jean-Philippe Wauthier, qui offre un monologue d'ouverture toujours culotté à la barre des Gémeaux, le Gala Artis devrait oser des numéros plus casse-cou. Dimanche dernier, bien des blagues de l'animateur et des présentateurs n'ont pas reçu l'accueil escompté auprès du public dans la salle. Cela a engendré plusieurs malaises qui se transportaient jusque dans les salons.

Alors voilà. Le Gala Artis a définitivement besoin d'une cure de rajeunissement. Il faut, par contre, rappeler que la cérémonie a encore sa place au Québec. Comme la télévision est au coeur d'une révolution actuellement, peut-être faudrait-il élargir nos horizons et mettre en nomination des acteurs et des séries issues de chaînes spécialisées et même du web. Mais, nous n'en demandons pas tant pour l'instant. Juste quelques ajustements auraient un impact majeur sur la qualité de la cérémonie et sa réception critique.

* À noter que, pour l'an prochain, les lampes chauffantes sur le tapis rouge seraient une nécessité! Au Québec, il fait froid, même à la mi-mai!