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Critique

Cure de jeunesse pour Jean-Michel Anctil

Cure de jeunesse pour Jean-Michel Anctil

Pour ce quatrième opus, Jean-Michel Anctil s'est payé une véritable cure de jouvence. Exit les sketchs circonscrits et les personnages en costumes. Comme Simon Delisle, son habile première partie, Anctil a plutôt pris le parti d'offrir aux spectateurs un moment des plus personnels pendant lequel il se confie sur ces petits moments parfaits qui font que la vie est belle et sur l'impact du regard des autres sur son existence.

Ce jeudi soir, c'est avec une vague d'amour immense que l'assistance a accueilli l'humoriste, signe qu'il a toujours la cote auprès d'un public qui semble l'affectionner depuis longtemps. De son côté, même s'il n'était pas monté officiellement sur les planches depuis quatre ans, Anctil n'a certainement rien perdu de sa verve. C'est sur les chapeaux de roues qu'il lance son monologue musclé de deux heures dans lequel il n'y aura au final que très peu de temps mort. Il est épatant de voir à quel point l'humoriste navigue avec aisance et fluidité entre ses différentes thématiques, tout en insérant ici et là des moments touchants, sa marque de commerce en quelque sorte.

Pendant son offrande, toujours drôle, le conteur hors pair parle de sa jeunesse, de sa femme, de ses filles. Il est question de décoration de maison (ah les coussins!), d'un premier baiser gênant avec une certaine « Clémentine », de sa première fois sous le regard malveillant d'un paternel, du défi Pierre Lavoie qui aura mis au défi plus que des muscles, du véritable amour, des erreurs de jeunesse et des perceptions d'autrui.

Évidemment, le résultat n'aurait pas été le même s'il n'y avait pas eu un clin d'oeil de certains personnages appréciés des fidèles. C'est pourquoi on a droit au retour du gars soûl, l'oncle de l'humoriste dans ce cas-ci, puis de Précilla, dont l'apparition s'avère malheureusement un peu forcée dans le contexte. C'est sans costume ni flafla que ces vieilles connaissances reviennent s'immiscer dans l'univers de l'humoriste, une mise à niveau bienvenue.

Mais c'est en ramenant l'unique Râteau en fin de parcours qu'Anctil frappe un grand coup, pour ne pas dire un coup de circuit. Alors qu'on l'aurait cru épuisé après ce long monologue effréné, l'humoriste en remet une couche avec ce passage hilarant livré à vitesse grand V. Le vieil ami Râteau, lui aussi revampé pour l'occasion, s'avère plus réaliste, touchant et chantant que par le passé. Il nous parle de la peur de la différence et on y croit. Il faut entendre les rires dans la salle pour comprendre à quel point c'est réussi.

Au final, impossible de sortir de ce spectacle sans un sourire fendu jusqu'aux oreilles. Pour nous aussi, un petit moment parfait quoi!