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Critique et galerie de photos

Louis-Jean Cormier envoûte l'Impérial Bell de Québec en solo

Louis-Jean Cormier envoûte l'Impérial Bell de Québec en solo

Depuis la dernière fois qu'on l'a vu dans la Vieille-Capitale - en formule orchestrale au Festival d'été de Québec sous une pluie tapageuse et gênante - l'ami Louis-Jean Cormier a encore modulé son rythme. Ce vendredi soir de novembre, alors que le vent froid hurlait à l'extérieur des murs de la salle, l'artiste a choisi d'affronter l'Impérial Bell de Québec et son public conquis d'avance en solo. Comme on dit : pierre qui roule n'amasse pas mousse. Ce vieux dicton, bien qu'un lieu commun, s'applique à cet artiste innovant qui n'a pas peur de se mettre en danger à chaque détour.

Après le plus extravagant Les grandes artères, on a eu droit au spectacle intime Les passages secrets, un événement « qui nous ramène plus près du coeur », comme l'explique le chanteur. Cormier est donc entré en scène seul, vêtu formellement, sous les chauds applaudissements de la foule. « C'est un spectacle étrange sur la nudité. Oui, je me sens un peu seul sur scène, mais bien avec toi. Nu sur scène, mais bien avec toi », a-t-il indiqué.

Armé de sa guitare et de sa poésie, l'artiste n'a pas tardé à créer un petit cocon douillet de musique, une bulle feutrée de laquelle on n'aurait pas le goût de sortir de si tôt. Dans un décor dépouillé et sous l'éclairage d'ampoules incandescentes fixées sur des perches lumineuses, le chanteur a enchaîné les titres de ses deux albums solos avec aisance, énergie et un charme incalculable. Avec « L'ascenseur », « Bull's Eye », « Traverser les travaux » et l'excellente « St-Michel », les fans ne pouvaient qu'être comblés et fredonner avec lui. Pendant son spectacle, l'interprète n'hésite pas à interrompre plusieurs de ses chansons pour s'adresser à ses admirateurs dans des apartés hilarants (celui sur Mario Pelchat particulièrement).

Au retour de l'entracte, Cormier a d'abord redonné un ton rock à la soirée en livrant notamment « Jouer des tours » et « Happy Ends » avec aplomb. Puis, il a revisité le répertoire de Karkwa, au très grand plaisir du public, avec « Le pyromane » et la toute belle « Le vrai bonheur ». « J'ai eu une boule dans la gorge, toute la journée », enchaîne l'artiste en parlant de la mort récente du grand Leonard Cohen. Puis, en hommage, il a interprété la touchante « Dance Me to the End of Love ». Et c'était à nous d'avoir une boule d'émotions au ventre...

Au rappel, l'artiste a repris le succès de Martine St-Clair, « Ce soir l'amour est dans tes yeux », devant les regards ébahis de deux jeunes demoiselles qu'il avait fait monter sur scène, ajustant au passage les paroles au trio, avant de conclure avec la magnifique « Deux saisons trois quarts » et « La seule question ».

Avec Les passages secrets, Louis-Jean Cormier prouve qu'il n'a besoin de personne pour briller et habiter une scène. Dans ce spectacle livré coeur battant, le chanteur épate et envoûte encore et toujours. Je ne pourrais vous conseiller davantage de vous acheter des billets pour cette proposition musicale irrésistible. Maintenant, j'attends avec l'impatience - en éternelle adepte que je suis - du nouveau matériel. C'est pour quand, cher Louis-Jean?

Voici la liste des chansons interprétées ce soir :

  • L'ascenseur
  • Bull's Eye
  • Si tu reviens
  • Transistors
  • Tête première
  • Faire semblant
  • Traverser les travaux
  • St-Michel
  • Tout le monde en même temps
  • Jouer des tours
  • Happy Ends
  • Pyromane
  • Le vrai bonheur
  • Dance Me to the End of Love (reprise de Leonard Cohen)
  • Un monstre
  • Un refrain trop long
  • La fanfare

Rappel

  • Ce soir l'amour est dans tes yeux
  • Deux saisons trois quarts
  • La seule question