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Critique

Peter Macleod : Sans filtre

Une publicité déplacée de Peter Macleod et Mario Tessier retirée d'internet

Irrévérencieux sans être déplacé, touchant sans être moralisateur, Peter Macleod offre un cinquième spectacle qui se veut sans filtre et sans tabou avec Libre. L'humoriste - qui a de l'expérience sous la cravate, et ça paraît - propose une formule convenue, mais efficace, qui s'adresse à un large public adulte. Bien que ce sont les hommes dans la quarantaine qui seront les plus interpelés par ses référents, les autres y trouveront leur compte sans peine.

On a déjà connu un Peter Macleod beaucoup plus gamin et trivial que celui qui se présente devant nous aujourd'hui et on aime beaucoup cette évolution du personnage. Toujours aussi mordant qu'avant, Macleod offre un humour plus soigné et mature au sein d'un spectacle équilibré. Son cinquième one-man-show éveille même une réflexion pertinente sur notre façon d'approcher la vie. On ne s'attendait pas nécessairement à ça!

« Aller aux toilettes sans son iPad, c'est possible!

Allez chier a capella! »

Dans un décor épuré - une table qui se transforme en chaise et des projections en arrière-plan -, Peter Macleod traite de sujets du quotidien : l'impact des réseaux sociaux, l'épanouissement personnel, la quête du bonheur et de la liberté et l'importance de la vérité. Même si certains de ses sujets ont été traités maintes fois par plusieurs autres de ses collègues humoristes, Macleod parvient à nous amener sur des chemins inexplorés grâce à son sens du timing incroyable et son immense talent de raconteur. L'humoriste propose également des images fortes et des métaphores délirantes qui bonifient son travail.

«
Un spa, c'est une soupe à douchebag, un incubateur à vaginite.
»

On applaudit aussi le fait que Peter Macleod est l'un des rares humoristes qui n'a pas de jokes sur Joël Legendre dans son spectacle (ça peut paraître banal comme élément, mais je n'en peux plus des gags de bizoune dans un parc). Il en fait une (demie) sur Jérémy Gabriel, mais on ne peut pas tout avoir...

On aime beaucoup cette nouvelle version « sans filtre », revue et corrigée, de Peter Macleod. Celui qui roule sa bosse depuis le milieu des années 1990 présente un nouveau spectacle honnête et compétent. Ceux qui ont toujours aimé l'humour de Macleod ne seront pas déçus par cette nouvelle proposition et ceux qui ont toujours été réticents à son humour acéré pourraient bien l'adopter grâce à ce nouveau matériel à la hauteur.

« On a tous un filtre dans notre tête, mais il y en a qui sont moins étanches.

Moi, il y a un lousse dans le gasket. »