Personnellement, je ne suivrai pas L'échappée, mais cela ne veut pas dire qu'il ne s'agit pas d'un téléroman de qualité. Ceux qui étaient friands de Yamaska (d'ailleurs, L'échappée s'empare de la case horaire de Yamaska) ou de Destinées (L'échappée est écrit par la même auteure qui nous a donné Destinées) seront certainement emballés par la nouvelle proposition de TVA.
Comme c'était le cas dans Yamaska, les jeunes prennent plus de place au sein de l'histoire. Ici, ce sont des adolescents délinquants qu'on met en lumière. Ceux-ci sont les résidents d'un centre jeunesse où travaillent plusieurs des protagonistes adultes du récit. Le personnage principal féminin est celui de Brigitte, une femme de quarante ans, mère d'une fille de 20 ans qui est sur le point de se marier.
Les ficelles de l'histoire sont grosses, on peut voir venir l' « évènement tragique qui retiendra Brigitte plus longtemps que prévu à Rimouski » à des kilomètres à la ronde, mais ces évidences font partie du style de ce type de production télévisuelle et les adeptes l'accepteront sans trop sourciller. Ils pardonneront aussi la musique omnisciente et les nombreux imbroglios.
Le mystère qu'on tente d'insuffler à l'intrigue saura en maintenir plus d'un sur le bout de leur chaise. Les Sherlock Holmes du téléroman élaboreront certainement des hypothèses quant aux situations plus épineuses. Parce qu'il faut mentionner qu'il y a beaucoup de cachotteries et de secrets dans ce nouveau téléroman de Michelle Allen.
Le téléroman met en vedette des visages très connus du petit écran, dont Anick Lemay, Jean-François Nadeau, Stéphane Gagnon, Pierre-Yves Cardinal et Patrick Hivon, mais aussi des jeunes qu'on a moins eu la chance de voir dont Félix-Antoine Duval, qui a marqué les esprits grâce à sa performance dans la mémorable Pour Sarah, ainsi que Charlotte Aubin, la petite Juliette du film Roméo et Juliette d'Yves Desgagnés qu'on a pris plaisir à retrouver dans Blue Moon quelques mois plus tôt.
Les adolescents Kelly Dépeault, Étienne Galloy et Zakary Lavigne sont également fort convaincants dans leurs rôles respectifs. D'ailleurs, ces deux premiers épisodes qui ont été présentés à la presse mardi promettent de grands déchirements entre les enfants en centre jeunesse et leurs parents. La scène pendant laquelle le jeune Francis court vers sa mère qui doit suivre une cure de désintoxication est poignante et fera certainement verser quelques larmes aux plus sensibles.
J'ai regardé ce téléroman avec ma mère (un juge impartial et adepte du genre) et elle a terminé son écoute en disant : « Ça c'est un beau p'tit téléroman comme je les aime ». J'en ai fait mon titre parce que je ne pouvais mieux l'exprimer : « un beau p'tit téléroman », sans prétention, parfois déchirant, parfois touchant, que ma mère (et des milliers d'autres) écoutera en buvant son thé le lundi soir à 20 h.
Dès le lundi 12 septembre à 20 h.
Voyez la bande-annonce ici.