Hier, lorsque j'ai écrit que Coeur de pirate s'affichait désormais comme « queer », j'ai avoué ne jamais avoir entendu ce mot auparavant. Au lendemain de l'annonce, je réalise que je ne suis certainement pas la seule journaliste profane du Québec.
La jeune auteure-compositrice-interprète connaissait visiblement l'ambiguïté du terme qu'elle employait puisqu'elle a cru bon d'avertir les journalistes sur son compte Twitter pour qu'ils révisent attentivement leur lexique LGBT avant d'avancer des faussetés.
Il faut dire que Le Parisien n'a pas compris la nuance et a affirmé sans gants blancs que la chanteuse était homosexuelle.
Malgré tout, l'ambivalence perdure.
Sophie Durocher du Journal de Montréal écrit : « Peut-être que Coeur de pirate aurait mieux fait de nous fournir un «Queer mode d'emploi», une sorte de «Queer 101» ou encore nous donner sa propre définition. »
La chroniqueuse, qui s'est tournée vers les dictionnaires pour résoudre le mystère, apporte sa propre conclusion : « Bref, queer, c'est un peu l'équivalent du fameux «It's complicated» quand Facebook nous demande si on est en couple ou célibataire. »
Beaucoup de journalistes ont décidé de rejoindre des spécialistes qui pourraient leur apporter une définition plus limpide de ce terme, rapidement devenu le « nouveau mot du jour ».
La Presse a d'ailleurs communiqué avec Gai Écoute, qui décrit ainsi les queers : « [Ce] sont des personnes qui ne veulent pas être étiquetées comme étant un homme, une femme, un hétérosexuel ou un homosexuel. Pour ces gens, il y a une fluidité dans les identités sexuelles et de genre. Ils ne veulent pas qu'on les catalogue. » Une définition que j'affectionne particulièrement.
Une radio de la Mauricie s'est même entretenue avec le Doc Mailloux, une intervention qui a amusé la principale intéressée.
Une photo publiée par Coeur De Pirate (@beatricepirate) le
Les internautes se sont aussi bruyamment exprimés sur la toile, cherchant désespérément à comprendre ce que la chanteuse annonçait dans cette lettre enflammée.