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Critique

Déjà dimanche ! : Un Tout le monde en parle estival légèrement trop expéditif

Déjà dimanche ! : Un Tout le monde en parle estival légèrement trop expéditif

L'an dernier, Jean-Luc Mongrain et Pénélope McQuade tenaient ensemble la barre d'une émission hebdomadaire, diffusée le dimanche soir, additionnelle au talk-show estival Pénélope. Maintenant que la compagnie Salvail & Co. a repris les commandes des émissions de fin de soirée d'ICI Radio-Canada Télé pour la belle saison, elle a placé Marie-Soleil Michon aux côtés de Mongrain le dimanche, laissant Pénélope à la barre des
Échangistes
en semaine, du lundi au jeudi.

Le 22 mai dernier était diffusé le premier épisode de la nouvelle mouture, qui se veut tacitement un Tout le monde en parle estival. Alors que les choses sont plus légères les soirs de semaine, les sujets discutés autour de la table de Déjà dimanche! sont plus intellectuels et circonstanciés.

Pour cette mise en bouche, les deux animateurs, de bagages bien différents, recevaient l'homme politique québécois Robert Poëti, Véronique Hivon et Alexandre Cloutier, deux amis qui s'affrontent dans la course à la chefferie du Parti Québécois, l'astronaute David Saint-Jean et l'humoriste François Bellefeuille, instigateur de la protestation silencieuse des humoristes au dernier Gala Les Olivier.

Marie-Soleil Michon s'est faite plus discrète au cours de cette première émission. Jean-Luc Mongrain, à l'aise dans son rôle - en étant à sa deuxième année à la tête du talk-show dominical estival de Radio-Canada -, démontrait un aplomb et une confiance qu'on ne percevait pas d'emblée chez sa nouvelle complice. L'affaire n'est par contre pas irréversible puisque les deux animateurs semblent déjà entretenir une meilleure complicité que celle qu'avait Mongrain et Pénélope McQuade au jour 1 l'an dernier. Un duo original, certes, mais pas incompatible.

Bien que les questions posées par les maîtres de cérémonie étaient pertinentes, le temps accordé à chacun des invités était beaucoup trop court pour générer un débat approfondi et bien contextualisé. Peut-être que de réduire le nombre d'invités de quatre à trois permettrait des entrevues moins superficielles... Tout le monde en parle bénéficie de 2 h 20 pour passer en revue l'actualité hebdomadaire. Déjà dimanche ! n'a que 60 minutes. Bien qu'on parle d'une version « estivale », donc implicitement plus légère, il faut quand même que le sujet soit exploité convenablement et honnêtement. Aujourd'hui, le tout semble précipité. Pas inintéressant, juste expéditif.

Comme dans le Tout le monde en parle de Guy A. Lepage, les invités sont encouragés à rester autour de la table afin d'intervenir, s'ils le souhaitent, pendant les entrevues des autres conviés. François Bellefeuille s'est d'ailleurs prévalu de son droit dimanche, en mentionnant à Véronique Hivon et Alexandre Cloutier qu'ils ressemblaient à « un beau couple qui se lance dans de grosses rénovations »; façon imagée et cocasse d'illustrer la position dans laquelle se trouvent les deux amis de longue date et preuve que le concept d'inclure d'autres intervenants dans la discussion peut apporter un nouvel angle lucratif, que ce soit pour détendre l'atmosphère ou pour bousculer les choses.

Une émission estivale sur l'actualité hebdomadaire est, sans aucun doute, une bonne idée. Quelques ajustements seraient toutefois nécessaires afin de faire de ce projet ambitieux un incontournable du petit écran. Laissons-les s'ajuster et on en reparle à la fin de l'été...