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Critique et galerie de photos

Santana, humble et généreux, réchauffe Québec

Santana, humble et généreux, réchauffe Québec

Sa dernière visite à Québec remontait en 2010, alors que le maestro avait fait danser les Plaines d'Abraham avec son rock latin dans le cadre du Festival d'été. C'est donc dire que son retour, après six ans d'absence, était très attendu des adeptes, venus s'éclater sur les sonorités éclectiques qui ont fait la renommée de l'artiste.

Après une introduction musicale électrisante, pendant laquelle les percussions se sont immédiatement imposées, Santana est discrètement monté sur scène, si discrètement en fait qu'il aura fallu quelques secondes avant de l'apercevoir dans la mêlée. Cette arrivée, humble, donnera le ton au reste de la soirée. Ici, pas de vedette qui prend tout le plancher, mais plutôt une communion entre aficionados de la musique. Le public de Québec réservait un accueil chaleureux au virtuose, alors que sa guitare stridente fendait l'air de l'amphithéâtre.

Après un premier trio efficace de chansons, Santana a pris la parole. D'abord pour offrir un discours inspirant sur le pouvoir de la musique, mais aussi pour inviter les spectateurs, jusque-là trop très dociles, à se lever pour se dégourdir les jambes : « Il n'y a que les vieux qui s'assoient. » Il n'en fallait pas plus pour assister au soulèvement de la foule qui attendait je ne sais quoi pour se trémousser. Et des trémoussements il y a eus! Impossible de résister au savant mélange de rythmes proposé par Santana et son groupe, le tout livré dans une mise en scène éclatante et colorée, à l'image de la proposition musicale.

Au programme, plusieurs succès qui ont particulièrement réchauffé l'atmosphère : « Maria, Maria », « Corazon Espinado », « Black Magic Woman », sans oublier « Smooth » présenté au rappel. C'est donc dire qu'on voulait faire plaisir au public qui s'était déplacé pour l'événement. À mi-parcours, on constatera que Carlos Santana s'est entouré de prodiges comme lui. D'abord avec Benny Rietveld, qui a offert un solo de basse complètement hallucinant. Puis avec Cindy Blackman Santana, sa femme, qui en a fait voir de toutes les couleurs à sa batterie pendant plusieurs minutes. « C'est MA femme », précisera fièrement Santana après la prestation chaudement applaudie. Le chanteur Ray Green, à la voix chaude et juste, mérite aussi une mention.

Si certaines interventions du musicien ont pris des airs de prêchi-prêcha et ont nui au rythme de l'ensemble par moment, c'est bien le seul reproche qu'on peut trouver à faire à ce spectacle mené tambour battant, avec coeur et générosité. Magnanime, Carlos Santana n'a pas hésité à se tenir dans l'ombre pour permettre à chacun des membres de son groupe de briller. Ce faisant, c'est la musique qui a rayonné, au grand bonheur d'une foule conquise d'avance.

Chansons présentées ce soir :

  • Woodstock Intro
  • Soul Sacrifice (Santana)
  • Saideira (Corazón)
  • Love Makes The World Go Round (Santana IV)
  • Freedom In Your Mind (Santana IV)
  • Maria Maria (Supernatural)
  • Foo Foo (Shaman)
  • Europa (Amigos)
  • Corazon Espinado (Supernatural)
  • Jingo (Santana)
  • Evil Ways (Santana) / A Love Supreme (John Coltrane)
  • She's Not There (cover de The Zombies) / Marbles (cover de John McLaughlin)
  • Sacalo (cover de Vargus Blues Band)
  • Right On (Milagro) / Umi Says
  • Black Magic Woman / Gypsy Queen (Abraxas)
  • Oye Como Va (Abraxas)

Rappel

  • Smooth (Supernatural)
  • Toussaint L'Overture (Abraxas)