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Critique

Les soeurs Boulay font vibrer Octave-Crémazie

Les soeurs Boulay font vibrer Octave-Crémazie

Les Soeurs Boulay se présentent dans une ambiance tamisée et chaleureuse au coeur d'un décor épuré, et dès les premières notes, elles hypnotisent les spectateurs de la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec. Dès qu'elles prennent la parole, le public découvre leur autodérision et le plaisir qu'elles ont à se retrouver sur une scène, ensemble.

Elles se taquinent et comparent le premier et le deuxième album d'un artiste au premier et second enfant au sein d'une même famille. « Le deuxième, c'est la fois "youpelaï" », dira la plus vieille des soeurs, qui sera rapidement contredit par la plus jeune qui prétextera que la première fois c'est toujours plus brouillon et moins bien réussi. Elles s'asticoteront ainsi tout au long du spectacle en soulevant des travers étranges ou rigolos de l'autre; « Milou danse comme un vieux cowboy », « Steph a un quartz rose entre ses "tetons" pour ouvrir ses chakras ».

Elles enchaîneront des pièces de leurs deux albums, tout en prenant bien soin de les habiller de fioritures vocales dont elles seules ont le secret. Parmi les titres tirés du plus récent disque, les soeurs Boulay nous offrent entre autres « Maison », « Jus de boussole », « Sonne-Décrisse » (ma préférée!), « Gab des îles » et « Andaman Islands », puis la magnifique « Mappemonde », « Lola en confiture » et « Par le chignon du cou » celles-ci issues du premier album, Le poids des confettis, sorti en 2013. Mélanie ira aussi d'une interprétation, presque sensuelle, de « Ôte-moi mon linge », accompagnée par sa soeur à la guitare, puis, plus tard, Stéphanie, au piano, se risquera d'un solo sur « Prière ».

Mentionnons également la reprise rafraîchissante de la pièce « Pour que tu m'aimes encore » de Céline Dion qu'elles introduisent comme « une pièce ratée par son interprète d'origine » et à laquelle elles souhaitent donner une autre chance; magique!

Les deux chanteuses originaires de New Richmond en Gaspésie remercieront également les gens de s'être déplacés en si grand nombre pour assister à leur spectacle. Elles mentionneront que ces moments « qui ne sont pas filtrés par un écran », ces instants dans les salles, en face à face avec le public, sont « une victoire pour la musique ». Nous ne pourrions être plus en accord...

Vers la fin de la représentation, les soeurs Boulay encourageront le public à se lever puis à danser sur les airs de « Des shooters de fort sur ton bras » et « Fais-moi un show de boucane ». Elles salueront leurs admirateurs puis reviendront, pour le rappel, par l'arrière de la salle, avec des portes-voix pour interpréter « De la noirceur naît la beauté ».

Les soeurs Boulay, qu'on imagine se battre dans le carré de sable et se voler leurs jouets quand elles étaient petites, sont généreuses et adorables. Elles offrent un spectacle à la hauteur des attentes.