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Séquelles à Séries+ : « Le monstre du lac » manque de ferveur

Séquelles à Séries+ : « Le monstre du lac » manque de ferveur

Bien que nos budgets en production télévisuelle soient limités au Québec, nous avons quand même eu droit à de bonnes séries policières, remplies de suspense et d'inventivité, ces dernières années. Qu'on pense simplement à Mensonges, 19-2 ou Série noire - qui ont eu leur lot de fans fidèles -, le Québec n'est pas en reste en terme de polars de qualité. Mais, ce ne sont pas tous les projets qui atteignent aussi efficacement leur cible. C'est malheureusement le cas de la série Séquelles d'ailleurs qui, bien que remplie de bonnes intentions, s'essouffle avant même d'avoir installé sa trame principale.

Séquelles s'essouffle avant même d'avoir installé sa trame principale.

Séquelles, inspiré du roman Le Cri du cerf de l'auteure (et scénariste) Johanne Seymour, raconte l'histoire de l'enquêteuse des crimes majeurs Kate McDougall qui, après avoir désobéi à ses supérieurs, s'est vue rétrogradée en région. Un matin, alors qu'elle nage dans son lac, elle découvre le cadavre d'une fillette de 9 ans. Paniquée, elle appelle ses collègues à la rescousse. Peu de temps après, un autre corps est découvert, et les policiers comprennent qu'ils ont affaire avec un tueur en série. Tous les indices pointent vers Kate qui devra tenter de résoudre l'énigme derrière ces meurtres sordides, tout en acceptant un passé qu'elle tente depuis longtemps d'enterrer.

Gâtée d'une direction photo à la fois inquiétante et grandiloquente, la série Séquelles s'avère rapidement typée et prévisible. Bien qu'on ne remette pas en doute les aptitudes de comédienne de la grande Céline Bonnier, elle paraît ici coincée dans un rôle qui manque de nuances. La psychologue maladroite qu'interprétait Sophie Lorain dans Fortier possédait cette touche d'étrangeté et qui nous faisait l'adopter instantanément, une chose que Kate n'a pas. Peut-être que ses crises d'angoisses répétées, mélangées à des flashbacks bousculés, ne nous encouragent pas à nous attacher à la protagoniste comme l'auteure l'aurait espéré.

Les méchants les plus intéressants sont ceux qui ont de la matière, qui ne sont pas tout blanc, ni tout noir. Brodeur est noir intense, et on ne peut s'empêcher d'en être incommodé.

Le personnage interprété par Alexis Martin n'est guère mieux. Allons-y même pour dire qu'il est bien pire. Le sergent-chef Brodeur déteste tellement Kate qu'il est prêt à la faire accuser pour un crime sordide qu'il sait qu'elle n'a pas commis. Sa hargne immodérée dérange. Les méchants les plus intéressants sont ceux qui ont de la matière, qui ne sont pas ni tout blanc, ni tout noir. Brodeur est noir intense, et on ne peut s'empêcher d'en être incommodé.

Les ficelles de Séquelles sont évidentes. Le texte n'a pas été suffisamment adapté au médium de la télévision. On en dit trop, tout le temps. Que ce soit au cours d'un remue-méninges en équipe, dans un dialogue entre deux personnages, dans une rencontre avec la psychologue ou dans un montage explicatif, le sous-texte est trop bruyant et influence notre appréciation de l'oeuvre. Il aurait fallu émonder le scénario davantage pour obtenir un résultat plus seyant.

Reste que malgré tout cela, l'histoire parvient à nous intriguer. Plus les meurtres s'empilent, plus le spectateur devient intrigué et avide de connaître la suite. L'aspect mystérieux du récit l'emportera probablement pour certains sur ses failles évidentes. Malheureusement, dans mon cas, ses défauts m'ont trop irritée pour me permettre d'apprécier l'histoire à sa juste valeur.