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Débat musclé sur le blackface et la place des Noirs à la télé à TLMEP

Top 10 de nos coups de coeur de la 12e saison de Tout le monde en parle

Dans l'article en question, l'acteur, humoriste et producteur déplorait le fait qu'il avait dû engager un Noir (Normand Brathwaite) pour interpréter le personnage de François Bugingo dans le dernier Bye Bye pour éviter les représailles. La communauté noire du Québec s'est soulevée afin de déplorer les propos de Morissette.

L'équipe de Tout le monde en parle a réuni sur son plateau dimanche dernier Carla Beauvais, coordonnatrice du Mois de l'histoire des Noirs, le rappeur Webster ainsi que le comédien et professeur Gilbert Turp afin de discuter de la problématique en question. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le débat en fut un musclé entre les différentes parties, qui ont toujours, par contre, précisons-le, argumenté avec respect et pertinence.

Louis Morissette a été le premier à s'exprimer : « Pour moi, le débat c'est l'inclusion, dit-il. On est tous pareil, dans ma perception. Qu'on soit Noir, Asiatique, gai, homme, femme, handicapé, nous jouons tous dans le même carré de sable, tout le monde ensemble. Je vais rire de toi, tu vas rire de moi dans la mesure où je ne me moque pas de tes origines. »

« On dit : « on va parodier tout le monde », mais là vous me dites : « non, mais pas les noirs ». OK, je vais dealer avec ça, mais là est-ce que c'est le moment où on crée deux gangs et on devient moins inclusif? Je me pose la question. Je ne poserai plus la question après ce soir, parce que j'ai eu ma réponse. »

Carla Beauvais, argumentatrice fort éloquente, a ensuite pris la parole : « La controverse est venue du fait de l'article qui a été publié dans Véro où il a dit qu'il avait été contraint d'engager un Noir pour jouer un Noir et là, c'était de dire qu'il avait été brimé dans son art de devoir faire ça. Et, c'est là que le bât blesse parce que là on s'est dit : déjà qu'on a eu les discussions sur le blackface, on nous dit qu'on se sent obligé d'engager un noir pour jouer un noir, alors qu'on sait que les noirs à la télé, on n'en trouve pas. »

Le rappeur Webster s'exprime ensuite : « Moi, je suis content que ce soit arrivé. Parce qu'on a pu mettre sur la table le problème de manque de diversité dans nos médias. (...) Je pense qu'en tant que société, si on veut avancer, il faut commencer à trouver des pistes de solutions, et ça passe par la diversité de nos médias. (…) Si on veut avoir une meilleure cohésion sociale au Québec entre les gens de différentes nationalités, il faut que les gens puissent se voir à la télé. »

Gilbert Turp est intervenu par la suite en précisant qu'il y a de la place pour la diversité culturelle dans les écoles et qu'on encourage les gens de diverses ethnies à faire les auditions pour le conservatoire.

Ce à quoi Mme Beauvais a réagi : « Pour moi c'est quand même particulier qu'on dise qu'il y a des places, mais qu'on voit des émissions comme Unité 9 – ça va être un peu péjoratif ce que je vais dire – où on devrait être en majorité parce que si on va dans les prisons de Montréal aujourd'hui ça va être majoritairement des gens de diversité ethnique qui vont être là, et dans Unité 9, c'est blanc de blanc, il y a une seule noire et c'est la plus méchante. »

« Je suis certain que ni pour Denise Filiatrault (NDLR : elle avait été la victime de ce genre de représailles l'an dernier alors qu'un comédien blanc avait personnifié PK Subban dans la pièce Revue et corrigée du Rideau Vert), ni pour toi (en s'adressant Louis Morissette), il y a quelque chose de vicieux en dessous de ça. C'est pour ça qu'il ne faut pas antagoniser les débats. Il faut mettre les problèmes sur la table, (...) et se mettre en mode solution », a conclu Gilbert Turp.

Voyez le débat complet en rattrapage sur ICI.tou.tv.

Voyez ci-dessus quelques réactions engendrées par l'entrevue sur Twitter :

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