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Critique et Galerie de photos

Expo Québec 2015 : Le rock sauvage d'Éric Lapointe

Cette vieille photo d'Éric Lapointe vous surprendra

Apparaissant dans un nuage de fumée sous un éclairage rubescent, Éric Lapointe a séduit les milliers de spectateurs rassemblés avant même de pousser la première note. Chaque année, le spectacle de Lapointe à l'Expo de Québec est le spectacle le plus populaire. Ses fans sont loyaux, et l'auteur-compositeur-interprète québécois leur rend bien en se donnant corps et âmes sur scène.

Comme, personnellement, je n'ai pas l'habitude des prestations d'Éric Lapointe, je ne peux affirmer sans nul doute qu'il était ivre et que cette attitude de « gars chaud » ne fait pas partie du spectacle, mais disons que l'équilibre défaillait un peu. Par contre, jamais sa voix n'en a été affectée. Le timbre rauque du chanteur sonne encore mieux en plein air, sous les étoiles, que sur disque. Son intensité légendaire donne une couleur bien particulière à sa performance et emporte les spectateurs dans son univers sans que le bavardage soit nécessaire. D'ailleurs, Lapointe le dit lui-même : « Je suis un homme de peu de mots ». Il aura fallu attendre la quatrième chanson - après qu'il ait chanté son classique « Mon ange » - pour que le rockeur s'adresse à la foule.

Après avoir interprété « Désaccordé », qu'il décrit comme l'une des plus belles qu'il a écrites, Rosa Laricchiuta, la finaliste de son équipe à La voix et qui est maintenant devenue sa choriste principale, a pris possession de la scène pour entonner la chanson « Je pleure », une pièce qu'Éric Lapointe a écrite avec Lynda Lemay spécialement pour Rosa lors de la finale de La voix.

« Êtes-vous là tabarnark? » s'est exclamé Lapointe qui voulait que le public chante et danse au rythme de « Terre promise », un titre que la plupart de ses fans à travers le Québec connaissent par coeur. Il demande par la suite aux spectateurs de l'impressionner alors qu'il aimerait que Québec chante plus fort les paroles de « Un beau grand slow » que les autres régions qu'il a visitées cet été.

Rosa a ensuite interprété « Show Must Go On » de Queen, une pièce qu'elle a chantée lors de la demi-finale de la populaire émission de TVA, et « Ce soir on danse à Naziland » . La chanteuse découverte à La voix est époustouflante. Avec une telle présence sur scène et une voix aussi puissante, on se demande encore pourquoi elle n'a pas remporté la compétition...

Rosa a plus tard accompagné Éric dans l'interprétation des pièces « Marie Stone » et « Tendre fesse ». Il y avait certainement un jeu de séduction entre les duettistes à ce moment alors que leurs mains baladeuses glissaient sur le corps de l'autre, mais il faut dire que le thème de la pièce s'y prêtait. Dur de rester de marbre quand on chante : « Oui! Vive le cul! On est donc beaux tout nus. On a tant besoin de bassesses. On veut plus que des caresses. »

Lapointe a par la suite interprété « N'importe Quoi », « Motel 117 » (définitivement ma préférée du répertoire de Lapointe), ainsi que les deux chansons thèmes des films des Boys.

Avant d'entamer le rappel - lors duquel il a demandé aux spectateurs d'allumer leurs cellulaires afin de créer un firmament étoilé pour accompagner une interprétation de « La Bartendresse » -, il a fait avec une version fiévreuse et solide de « Loadé comme un gun ».

Éric Lapointe est « un homme de peu de mots » certes, mais une bête de scène forcenée qui impressionne par son intensité et sa manière bien à lui de nous entraîner dans son monde de rockeur.