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Critique

Un gala haut en couleur pour les Morissette au ComédiHa!

Il n'y aura pas de deuxième spectacle pour Les Morisette

Il était impossible de penser que Véronique Cloutier n'aurait pas une ovation lors de son entrée sur scène ce soir, tant elle a la cote d'amour du public. Et ce fut bel et bien le cas lorsqu'elle est arrivée sur scène, seule. Louis, refusant de subir la comparaison avec sa douce, n'a pas lésiné sur la mise en scène pour faire son entrée : band, pitounes, show de boucane. Grisant! Il a ensuite expliqué avoir reçu, pour l'organisation du gala, l'aide de Véro qui devait booker les artistes, tâche qu'elle n'avait clairement pas faite adéquatement. Ainsi, plutôt que d'avoir Lise Dion, nous avons eu droit à Police Dion (un policier qui s'est rapidement dénudé le torse musclé, au grand bonheur de ces dames, dont Véro). Plutôt que le Cirque du Soleil, on nous a proposé le Cirque du sommeil et ses 4 vieux troubadours (dont un était décédé durant les répétitions). Plutôt que Denis Coderre, nous avons eu droit à Phil Roy, humoriste de grand talent qui s'est illustré à quelques reprises durant le gala. Une introduction qui a littéralement électrisé la foule.

C'est dans cette atmosphère que Mathieu Gratton a commencé son numéro qui donnait la parole aux enfants. L'humoriste disait avoir récolté les questions de plusieurs bambins et il nous les a livrées dans un monologue plutôt sympathique. Le très populaire Patrice l'Écuyer, qui faisait un retour sur scène après près de 20 ans d'abstinence, suivait avec un numéro sur les réseaux sociaux. Celui-ci qui se dit le « amish des réseaux sociaux » s'est avéré divertissant sans être désopilant, sauf peut-être ce segment qu'il a dû refaire pour la télé tant il était suggestif. Daniel Grenier, l'un des membres fondateurs du groupe humoristique Les Chick'n Swell, a commencé son numéro avec la chanson « Pourquoi le drummer de KISS se maquille en chat ». Avec tant de grotesque, on finit par faire rire. Et c'est ce qui s'est passé pendant la performance aussi brouillonne qu'absurde de Grenier. Puis le couple chouchou des Québécois est revenu sur scène, seulement pour se faire interrompre par l'inénarrable Katherine Levac qui avait décidé d'orchestrer la séparation de Véro et Louis, en direct. La joute verbale qui a alors été proposée par les deux femmes valait a elle seule son pesant d'or. « Personne ne m'a jamais appelé madame avant » a dit Véro, ce à quoi Levac a répondu « C'est normal, tu étais plus jeune avant ». Jean-Michel Anctil a clôturé la première partie entouré d'enfants, alors qu'il incarnait avec justesse et drôlerie un éducateur en garderie saoul. Sa métaphore sur les jujubes en a fait rire plus d'un!

Les Denis Drolet sont entrés sur scène, pour la deuxième partie, habillés comme Véro et Louis. Le vrai couple a suivi. À nouveau, on a eu droit à un affrontement entre le vrai et le faux, à savoir qui est le meilleur power couple du Québec. Si la proposition de la veille des Denis Drolet nous avait laissés sur notre faim, ce soir, le duo était vraiment dans son élément et a eu droit à une ovation. Katherine Levac est revenue nous parler de son enfance et de son adolescence dans un segment irrévérencieux, noir et franchement hilarant. Coup de coeur pour cette humoriste à l'avenir brillant. Mais le meilleur moment de la soirée revient définitivement à Jean-François Mercier et Louis Morissette qui nous ont offert une revue de l'actualité de mi-année absolument mordante. Tout le monde a été écorché au passage, que ce soit François Bugingo, Future Shop, le Cirque du Soleil et même Joël Legendre : « Les autorités ont indiqué vouloir poser des caméras de surveillance dans le Parc Marie-Victorin, ce qui signifie certainement un retour de Joël Legendre sur nos écrans. » Cela n'aurait pas été complet sans une légendaire montée de lait de Mercier, ce qu'il a fait sur le compte de PKP, alors que Louis s'est fait plus discret (on se rappellera ses antécédents avec Péladeau et TVA).

Le gala s'est terminé par un numéro parodique/hommage aux séries jeunesse, à la Watatatow. Accompagnés par Les Appendices, Véro et Louis ont chanté, dansé et fait rire. Une belle manière de dire au revoir à un public qui était déjà conquis d'avance.